Quand Bond rempile

Le 25e épisode de la saga, No Time to Die aura vu Daniel Craig endosser pour la cinquième et dernière fois les habits de 007. Non sans panache.

Pandémie oblige, les fans de 007 avaient dû s’armer de patience avant de pouvoir découvrir le 25e épisode des aventures de James Bond, finalement sorti l’automne dernier après une kyrielle de reports. Si Sam Mendes avait réussi à imprimer sa griffe sur Skyfall et Spectre, les deux précédents volets de la saga, on n’en dira pas autant de Cary Fukunaga ( Beasts of No Nation), dont le No Time to Die s’en tient, pour l’essentiel, à une orthodoxie bondienne désormais crépusculaire, et bien raccord en cela avec l’époque. Passé un prologue nordique, l’action prend corps en Italie où, en vacances avec Madeleine Swann (Léa Seydoux), Bond (Daniel Craig, endossant pour la cinquième et dernière fois les habits de l’agent secret) a la désagréable surprise d’être pris en chasse par des tueurs. S’en tirant sain et sauf mais dégoûté par ce qu’il croit être une trahison de la jeune femme, 007 se retire en Jamaïque. Retraite à laquelle Felix Leiter (Jeffrey Wright), son vieil ami de la CIA, vient l’arracher cinq ans plus tard pour tenter de mettre fin aux agissements de Lyutsifer Safin (Rami Malek), un tueur sans scrupules entendant mettre le monde à sa merci à l’aide d’une arme du dernier cri technologique. Et Bond de rempiler de plus ou moins mauvaise grâce, découvrant au passage que le MI6 a attribué son matricule 007 à une nouvelle recrue, Nomi (Lashana Lynch); pas le seul coup de canif porté à son égo, l’espion-séducteur réalisant à ses dépens que son charme légendaire n’opère plus que modérément, Nomi puis Paloma (Ana de Armas), une agente affectée à une opération cubaine, lui laissant entendre qu’il a plus que fait son temps, même s’il ne manque pas de panache…

Quand Bond rempile

Cette usure mise à part, rien de bien neuf du côté de chez Bond, que ses aventures continuent à mener aux quatre coins du globe, pour se terminer, comme aux plus beaux jours du Dr No, sur une île perdue dans les océans, base secrète aux aménagements définitivement vintage, et théâtre, comme de juste, d’un final explosif. Fukunaga a la caméra efficace à défaut d’être toujours inspirée, Rami Malek campe un méchant bien dans la lignée de ceux, passablement dérangés, qui peuplent la saga, et le scénario ménage suffisamment de rebondissements rondement menés pour meubler les 2 h 43 que dure quand même l’affaire. Ce qui est beaucoup et peu à la fois, No Time to Die ressemblant par endroits à un épisode de transition destiné à préparer la succession de Daniel Craig, Lashana Lynch se positionnant du reste en prétendante sérieuse. À suivre, donc. L’édition Blu-ray collector propose par ailleurs divers suppléments classiques, plongeant par exemple au coeur de la spectaculaire scène de Matera, ou s’attardant sur le soin apporté au design du film et de ses différents décors.

No Time to Die

De Cary Fukunaga. Avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Rami Malek. 2 h 43. Dist: Universal.

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