Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

22.45 LA DEUX

PRÉSENTÉ PAR HADJA LABYE.

Le palais des Beaux-Arts, complexe vaisseau signé Victor Horta, est un octogénaire plus fringant que jamais. Hadja Labye rend hommage, avec ses invités, au parcours de ce joyau de la culture noir-jaune-rouge, dirigé par la main experte de Paul Dujardin et fort, aujourd’hui, de son million de visiteurs annuels. Justement, Dujardin est au c£ur du documentaire – Paul Dujardin: la longue marche – qui servira de toile de fond à cette soirée. Manu Riche, dont le portrait de Tom Barman vient d’être présenté au Festival de Gand, a suivi le créateur du concept « Bozar » comme il devait le suivre: dans un mouvement perpétuel et hyperkinétique. Car pour avoir eu l’opportunité d’interroger à plusieurs reprises le personnage, on peut vous assurer que cette boulimie de mouvement n’a rien d’une posture factice: l’homme est probablement l’une des plus influentes piles électriques de la culture belge actuelle.

Durant plus d’un an, Riche a filmé Dujardin sans commentaire, au plus près de son enthousiasme, de sa soif du détail bien fignolé, dans la préparation de l’exposition « The State of Things: Brussels-Beijing », qui se tient au Bozar jusqu’au 10 janvier 2010: entre les capitales belges et chinoises, flanqué des concepteurs du projet – les fameux artistes Luc Tuymans (qui sera sur le plateau de Quai des Belges) et Ai Weiwei -, le directeur du palais des Beaux-Arts multiplie les contacts, dans la douleur parfois, dans la difficulté souvent. Les enjeux politiques et économiques transpirent en toile de fond, tout comme ses prestations de VRP du palais pour glaner des financements. La conversation saisie avec ce vieux crocodile d’Étienne Davignon, l’un des fers de lance du projet Bozar, vaut d’ailleurs à elle seule ce détour sur La Deux.

DANS LES COULISSES DU MONDE ARTISTIQUE

Formellement, le parti pris de Manu Riche a les défauts de ses qualités: pour le profane – ou celui qui prendra le documentaire en cours de route -, il n’est pas forcément évident, vu l’absence de commentaire, de bien saisir ce qui se trame dans les déplacements sino-belges de Luc Tuymans et Paul Dujardin. Les liens entre Europalia Chine et l’expo en question demeurent parfois obscurs, alors qu’on comprend sur la fin que cet emmanchement est crucial. Pour autant, cette plongée dans le c£ur du monde artistique se révélera, pour les plus attentifs, aussi passionnante que… riche: les coulisses des événements culturels ressemblent en effet à bien des choses, mais jamais à un fleuve tranquille. l

Guy Verstraeten

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