Le prince des écrans – Mike Newell importe l’univers du jeu Prince of Persia sur grand écran. Et signe un film d’aventures évoluant entre classicisme et modernité.

De Mike Newell. Avec Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley. 1 h 56. Sortie: 19/05.

Débarqué à Hollywood dans la foulée du succès de Four Weddings and a Funeral et autres britishissimes productions (dont l’excellent An Awfully Big Adventure), Mike Newell s’y est mué en réalisateur tout-terrain, susceptible de passer du polar façon Donnie Brasco à un volet de la saga Harry Potter ( Harry Potter et la coupe de feu); du fort académique Mona Lisa Smile au plus improbable Amour au temps du choléra, d’après Garcia Marquez. Un faiseur à l’ancienne, donc, et l’homme tout indiqué pour s’atteler à un projet aussi casse-pattes que ce Prince of Persia, superproduction adaptée du célèbre jeu vidéo éponyme.

Inscrit dans de magnifiques horizons… marocains, Prince of Persia conjugue avec un certain bonheur parfum de film d’aventures à l’ancienne (on pense notamment au Thief of Bagdad de Powell) et éléments, narratifs comme esthétiques, fort contemporains ceux-là. On y découvre le prince Dastan (Jake Gyllenhaal), un guerrier courageux que des circonstances troubles amènent à s’allier avec Tamina (Gemma Aterton), princesse de la ville sainte d’Alamut, dans une lutte contre les forces du mal ayant pour enjeu immédiat une dague permettant de libérer les Sables du temps.

Un temps réversible

Alliances éphémères, trahisons et autres intrigues de couloir donnent sa toile de fond à ce film d’aventures exotiques peu avare en rebondissements ni spectaculaires coups d’éclat, même si relativement transparent quant à ses enjeux. Soit rien que du fort classique, à quoi son environnement d’origine ( lire ci-dessous) ajoute divers enrichissements -le caractère réversible du temps, en particulier, avec ce que cela suppose comme possibilités scénaristiques- et autres limitations, en termes de construction notamment, avec un recours immodéré au principe de répétition et d’accumulation.

Sans doute ce Prince of Persia s’égare-t-il aussi quelque peu dans les sables, chemin faisant, pour tendre un temps à un improbable salmigondis apocalyptique -on est, après tout, chez Jerry Bruckheimer, le producteur d’ Armageddon. L’ensemble n’en conserve pas moins souffle et charme certains, dispensés au gré d’un film d’aventures joliment enlevé, jusque dans ses élans de romantisme au kitsch indubitablement assumé. l

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Jean-François Pluijgers

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