Plastic China

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N’en déplaise à Elmer Food Beat, le plastique n’est pas toujours fantastique. A fortiori pour la Chine qui est le premier importateur de déchets du genre en provenance du Japon, de Corée, d’Europe et des États-Unis. Yi-Jie, une gamine de onze ans, travaille avec ses parents dans un atelier de recyclage. Le boulot, éprouvant, mal payé, s’effectue à mains nues dans des conditions épouvantables. Son paternel lui fait miroiter l’école une fois qu’ils seront de retour dans leur village mais pour l’instant, pas question. Il n’a ni les moyens ni l’envie de payer pour sa scolarité. Il préfère boire son fric et a besoin de toute la main d’oeuvre familiale à disposition. D’autant que sa femme accouchera bientôt dans cet enfer de plastique. Plastic China suit aussi la famille de Kun, le patron des lieux. Propre sur lui, Kun rêve d’argent et de belles voitures et ne jure que par l’éducation. Décharges à ciel ouvert qui servent de magasins de jouets aux gosses, cours d’eau dans lesquels les poissons meurent mais où on puise tout de même le souper. Voilà pour le cadre de vie miteux et le quotidien désespéré de ces gens qui subissent notre irresponsabilité et survivent de nos poubelles. Objectif d’argent au dernier festival Millenium, double portrait de famille et plongée dans le monde du recyclage plastique, le docu de Jiu-Liang Wang montre, dans la sphère intime et à une échelle humaine, l’impact de nos comportements anti écologiques et à quoi sont réduits les plus pauvres. Désespérant et interpellant.

Documentaire de Jiu-Liang Wang.

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