Personne n’est obligé de me croire

Juan Pablo se rend à Barcelone en compagnie de sa fiancée Valentina pour y finir son doctorat. Sur quoi porte sa thèse? Sur les limites de l’humour dans la littérature latino-américaine du XXe siècle… À moins qu’il ne soit manipulé par la pègre pour mener une mission d’escroquerie de haut vol? Prenez quatre nez énormes (chacun le sien), mélangez allègrement sociologie de la littérature et dialogues tarantinesques, plongez la sémiotique des passions dans une hyperbole de guacamole, mais surtout, surtout ne sous-estimez jamais les connaissances en rhétorique des criminels. Dans La Septième Fonction du langage, histoire d’espionnage abracadabrantesque sur fond de french théorie, Laurent Binet excellait à jouer avec la question: « Qu’est-ce que je ferais si j’étais dans un roman? » Dans une parodie de roman noir où chaque mise en abyme est un nouveau chausse-trappe, l’écrivain mexicain Juan Pablo Villalobos se joue lui aussi des formes pour questionner le pacte autobiographique et sa promesse de véracité: « Comme si quelqu’un allait me croire envers et contre tout. Personne n’est obligé de me croire. » Inventif, truculent, parfois bavard ou roulant des mécaniques, ce pétard pirate laisse à ses lecteurs détectives le soin de trancher si l’ouvrage n’a pas été bouclé au doigt mouillé. « Si tu es arrivé jusqu’ici, c’est un coup de bol, compadre, (…) Ça, Juan Pablo aurait adoré. »

De Juan Pablo Villalobos, ÉDITIONS Buchet/Chastel, Traduit de l’espagnol (Mexique) par Claude Bleton, 288 pages.

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