Berlin’s burning – Acteur principal du film, le DJ Paul Kalkbrenner a également pondu la B.O. de Berlin Calling. Un petit bijou de techno simple et émouvante.

Distribué par Bpitch Control/NEWS. en concert Au Petrol, à Anvers, le 17/04.Il n’y aura pas grand monde pour le contester: Berlin reste encore et toujours aujourd’hui l’une, si pas LA capitale du clubbing mondial. Dans les années 70, la noirceur et l’extravagance de la ville attirait les rockeurs en mal de frissons décadents – de Bowie à Iggy Pop. Aujourd’hui, ses nuits sans fin font le bonheur des clubbeurs, convergeant vers le mythique Tresor ou les autres clubs qui pullulent le long de la Spree. Contrairement à l’axe fluo Paris-Londres, on y cultive encore notamment un certain goût pour le minimalisme et les grooves profonds.

Ne manquait qu’un film pour consacrer le Berlin électronique. Le réalisateur Hannes Stoer s’en est chargé, avec Berlin Calling. Le pitch? Basé dans la capitale allemande, Martin, alias Dj Ickarus, est un des plus demandés de sa profession. Il court les quatre coins du monde, accompagné par sa petite amie et manager Mathilde. Au passage, il n’hésite pas à fourrer son nez dans l’une ou l’autre ligne de coke. Une récréation qui se transforme vite en addiction. A force de se frotter aux spotlights et de sniffer tout ce qui passe, la chute d’Ickarus en devient inéluctable…

On ne pourra rien dire de plus du film, toujours invisible sur nos écrans.

Eaux profondes

Par contre, on ne peut que conseiller sa bande originale. Elle est l’£uvre de Paul Kalkbrenner (Leipzig, 1977). Particularité: le fameux DJ ne fournit pas seulement la bande-son de ce bad trip berlinois. Il en est aussi l’acteur principal. Autant dire qu’il pouvait d’autant moins laisser au hasard sa B.O. Il y rassemble huit nouveaux morceaux, cinq anciens réédités (dont son fameux Gebrünn Gebrünn), et le Mango de son pote Sascha Funke. Des titres les plus récents, on entend actuellement beaucoup son Sky And Sand, balade électronique aussi tranquille qu’émouvante. Le morceau pourrait faire penser au meilleur Moby, celui de la période Play – et à cet égard, il y a cher à parier que Sky And Sand servira très bientôt de bande-son à l’une ou l’autre marque d’automobile. En attendant, l’Allemand propose un disque de deep techno parmi les plus emballants entendus ces derniers temps. Le disque commence par Aaron, longue plage hypnotique qui tourne autour d’un pincement de corde de guitares; se poursuit avec un Queer Fellow plus haché et claustrophobe. Azure reprend cet espèce de faux rythme tranquille, sur fond de nappes poignantes. Avec Torted, le milieu du disque se fait plus vicieux, mais sans jamais dévier de la ligne directrice: celle d’une techno hyper chaleureuse et émotionnelle. En un mot, irrésistible.

Paul Kalkbrenner, Berling Calling, BPitch Control. www.myspace.com/paulkalkbrenner

Laurent Hoebrechts