LE SEPTIèME CONTINENT (1988)

Une famille sans histoire… et sans âme. Une normalité glacée, glaçante. Et puis le premier dérapage, menant vers une issue en forme d’autodestruc- tion collective et suicidaire. Le premier long métrage de Michael Haneke est – déjà – hanté par la mort et la déshumanisation d’une existence dominée par la possession matérielle et la fin de tout désir. L’humain n’est plus une valeur ajoutée, tout doit disparaître.

BENNY’S VIDEO (1992)

Benny est un adolescent qui s’isole de sa famille bourgeoise, de la réalité, dans un univers vidéo. L’horreur sera au bout de ce processus de déshumanisa-tion, que la mise en scène de Haneke détaille avec une impressionnante froideur clinique. Le meurtre d’une jeune fille, filmé par son auteur avec une caméra vidéo, est la scène la plus éprouvante d’une oeuvre qui en comporte beaucoup…

71 FRAGMENTS D’UNE CHRONOLOGIE DU HASARD (1995)

Un massacre comme on dit « inexplicable », commis par un étudiant en informatique qui se donne ensuite la mort. Des questions ouvertes, comme des blessures béantes. La « trilogie de la glaciation émotionnelle », comme l’a nommée Haneke, s’achève par un film intensément perturbant, interrogeant des thèmes comme le hasard et le déterminisme avec une force et une radica- lité intenses.

FUNNY GAMES (1997)

Deux jeunes gens se présentent devant la résidence de vacances d’une famille aisée venant d’y débarquer pour l’été. Ils ne sont pas venus en amis, même s’ils adoptent au départ une attitude des plus polies… Chronique d’un jeu cruel et absurde, mené hors de toute retenue morale, ce film prodigieusement perturbant piège le spectateur. Il dénonce aussi, d’extraordinaire façon, les dérives d’une certaine violence dans les images contemporaines.

CODE INCONNU (2000)

Premier film tourné en France par Haneke, Code inconnu rassemble autour d’une jeune comédienne (que joue Juliette Binoche) plusieurs fragments de vie qui viennent à former un puzzle énigmatique. Notre capacité à communiquer les uns avec les autres, mais aussi à (ré)agir, est au c£ur de ce film très pensé, très dense, et d’une singulière rigueur formelle.

LA PIANISTE (2001)

Remarquable adaptation du roman éponyme de Elfriede Jelinek, ce film très controversé a pour héroïne une musicienne (formidable Isabelle Huppert) baignant dans la « haute culture » viennoise qu’elle enseigne mais brûlant par ailleurs de désirs voyeuristes et masochistes… Un portrait-vérité d’une audace inouïe, fracturant la surface d’une société trop lisse pour ne pas masquer de profonds enfers.

LE TEMPS DU LOUP (2003)

Haneke retrouve Huppert pour cette fable inquiète et inquiétante, située dans une atmosphère d’apocalypse et exprimant sans fard (même si époque et lieux restent non précisés) les angoisses de notre temps. Le réalisateur questionne notre aptitude à rester « civilisés » dans l’épreuve, dans la nécessité de survivre. Les questions sont graves, terribles même. Et Haneke se garde bien de donner des réponses…

caché (2005)

Un journaliste littéraire (Daniel Auteuil) reçoit des vidéos où sa maison et les siens sont filmés. Que signifient ces intrusions menaçantes dans sa vie privée? En le découvrant, il lui faudra faire face à une culpabilité profondément enfouie dans sa mémoire d’enfance… Un des tout meilleurs films de Haneke, où l’individuel rejoint le collectif avec une fulgurante évidence.

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