Ordinaire

La frontière qui sépare l’homme ordinaire du monstre est fine, plus fine parfois que du papier à cigarette. Dans le cas de Hervé, jeune retraité de 63 ans sans histoires, qui va devenir en un peu plus de 200 pages  » un personnage affreux, celui des films qui finissent mal« , cette frontière s’incarne dans les nouveaux voisins qui emménagent au-dessus chez lui. Les Kobon sont jeunes, beaux, riches, avec de magnifiques enfants; ils sont tout ce qu’il n’est pas. Une évidence et une goutte qui va faire déborder le vase de ses frustrations, nourries d’alcool, d’un drame dont le souvenir n’est jamais très loin et d’une vérité qu’il se refuse à entendre.  » Ce que vous n’aimez pas chez ce voisin, n’est-ce pas le reflet d’une partie de vous-même? » En dix petits mois, Hervé va donc devenir de plus en plus machiavélique – » Hervé constate que c’est pareil que les fourmis, tu crois les avoir chassées mais elles finissent toujours par revenir. Il aurait du frapper plus fort, s’en prendre au chien« – avant de devenir fou – » Je vais tuer tous nos ennuis« . Il n’y a pas de gens méchants, il n’y a que des gens malheureux, assène Audrey Najar, autrice de cet Ordinaire, premier roman coup de poing, à la fois court, cash et sans psychologie de bazar.

D’Audrey Najar, éditions du Masque, 226 pages.

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