Ombres sur la Tamise

« En 1945, nos parents partirent en nous laissant aux soins de deux hommes qui étaient peut-être des criminels. (…) Pendant leur absence, on s’occuperait bien de nous, évidemment. » Dans le Londres tumultueux de l’après-guerre, Nathanael et Rachel sont confiés à de mystérieux individus. Voici que surgissent les ombres d’Olive Lawrence, du Dard, du Papillon de nuit, tuteurs lourds de secrets mais attentionnés. Dans le monde interlope qui s’ouvre à eux, les deux adolescents fréquentent les campements itinérants de l’escroquerie: courses de lévriers, rings de boxe illégaux, trafics en tous genres. Mais on n’est jamais sûr de rien… Ces gens qui les initient et les protègent sont-ils vraiment ceux qu’ils prétendent être? « Comment se fait-il que nous nous souciions si peu, en apparence, de l’absence de nos parents? » Menée comme une partie d’échecs, riche en rebondissements, la construction de ce roman d’apprentissage ne ménage pas ses efforts -guère moins ses élans romantiques. Se nourrissant des marges de l’Histoire dont il cartographie les écluses comme les bassins sombres, Michael Ondaatje ( Le Patient Anglais, ses cinq millions d’exemplaires) tombe les masques et embrasse « tout le dictionnaire de l’amour, de la guerre, du travail, des études, de la jeunesse, de la vieillesse. » À savourer avec deux scones et du thé.

De Michael Ondaatje, Éditions de l’Olivier, traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, 288 pages.

8

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content