Musée haut, musée bas

Super Smash Bros. Ultimate compile quatre décennies de gaming nippon et réunit ses développeurs phares dans un cross over fou. jubilatoire.

Équivalent gaming des Oscars et des Grammy, les Game Awards déballaient une surprise de taille, le mois dernier. Le show annuel accueillait, en effet, sur scène les boss US de Nintendo, Sony et Microsoft pour un discours commun. L’enthousiasme des médias et des youtubeurs gaming (1) qui a suivi ce speech illustre le caractère sans précédent de l’événement. Célébrant sans commune mesure la culture du jeu vidéo, Super Smash Bros. Ultimate s’ouvre lui aussi comme une parenthèse où l’industrie dépose temporairement les armes.

Jason de Vendredi 13 sur Mortal Kombat X/XL, une Spartan d’ Halo sur Dead or Alive4, et même Yoda sur Soulcalibur IV: à n’en pas douter, les jeux de baston adorent inviter des héros de la pop culture. Super Smash Bros. Ultimate se hisse au-dessus de la mêlée avec un casting qui n’a rien à envier aux Mondes de Ralph. Plus fort que ce film d’animation réunissant Sonic, Bowser (de Super Mario), Zangief ( Street Fighter) et un fantôme de Pac Man, le jeu-événement brasse large dans la mémoire du gaming nippon. Les invités de marque? Nintendo, Capcom, Sega, Konami, Square Enix, Namco Bandai et Level 5. Excusez du peu.

Ça balance pas mal à Kyoto

Affichant un hallucinant roaster de 74 combattants, Super Smash Bros. Ultimate donne lieu à des versus improbables. Snake de Metal Gear Solid y mitraille King K. Rool, le bad guy de Donkey Kong Country. Le fouet de Richard Belmont ( Castelvania) taquine la gentille Marie d’ Animal Crossing. À côté des imparables Sonic, Pac Man, Mega Man et autres Cloud ( Final Fantasy), les clins d’oeil tech rétro se multiplient. Le héros anonyme des jeux Game & Watch et R.O.B., l’accessoire malheureux de la NES, y retrouvent une seconde vie.

Loin de faire tapisserie, ce fan service royal a le chic de justifier un gameplay oscillant entre éjection d’adversaire de l’arène et distribution de coups en tout genre. Spécialistes de l’arme blanche, adeptes du corps-à-corps, acrobates ou snipers: les approches proposées fluctuent selon les protagonistes choisis. Chacun déploie en outre une vitesse de déplacement, des sauts et des mouvements aériens différents. Gare à la confusion, marque de fabrique de la série.

Déballant sept nouveaux stages vus de profil en 2,5 D, Super Smash Bros. Ultimate aligne 103 niveaux puisés dans la riche Histoire de la saga âgée de 20 ans. Disparition de plates-formes, électrification du sol, pluie d’objets bonus (flingues lasers, boucliers…)… Des imposants pixels du premier Super Mario à Midgar de Final Fantasy VII, ces pièces de théâtre délicieusement anachroniques s’imposent comme un incontournable personnage secondaire. Garni d’une pléthore de modes de jeu personnalisant les parties à outrance, ce Super Smash Bros nouveau ajuste une foule de paramètres. La sensibilité des sticks se règle ainsi sur trois niveaux tandis que les combattants se montrent plus nerveux et rapides. Impossible de tout énumérer. Cette pièce d’horlogerie suisse force en tout cas le respect.

Super Smash Bros. Ultimate

Edité par Nintendo et développé par Bandai Namco Studios – Sora Ltd., âge: 12+, disponible sur Nintendo Switch.

9

(1) Dont le mémorable Happy Console Gamer.

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