Murderville

Adapté d’une série anglaise, le concept est gourmand, entre Cluedo vivant et pastiche de téléréalité. Sharon Stone, Annie Murphy ( Bienvenue à Schitt’s Creek), Ken Jeong ( Very Bad Trip) ou encore l’humoriste et présentateur de late show Conan O’Brien s’improvisent l’un après l’autre petite main d’une enquête criminelle dont ils devront venir à bout. Seul le casting récurrent connaît le scénario (sans pour autant en donner le moindre signe, tout absorbés qu’ils sont par leurs personnages). Le processus est invariablement le même: la cheffe Rhonda (Haneefah Wood) confie une affaire au détective Terry Seattle (Will Arnett) et à son ou sa partenaire. Ils se font briefer ensemble par la légiste sur le lieu du crime, avant de questionner les suspects et de démasquer le coupable, validant ou non leur hypothèse auprès de Rhonda. Les vrais faux flics sont assez tordants, à l’image de Seattle, joué par un Will Arnett cabotin qui porte encore en lui la vis comica vivifiante de Arrested Development. Le dispositif repose en revanche un peu trop sur la capacité des guest stars à rebondir sur les multiples pièges et blagues potaches qu’on leur tend pour tenter de les distraire ou de les déstabiliser. La qualité des épisodes s’avère assez inégale en termes de comédie, le décalage qui naît de ces situations incongrues n’étant pas toujours accompagné de poilades irrésistibles. Néanmoins, les intrigues sont suffisamment bien construites et agréablement variées pour susciter la participation active des spectateurs. C’est pourquoi, malgré les impressions récurrentes de « private jokes » qui nous échappent en raison d’une familiarité avec certains invités moins connus chez nous, Murderville demeure un divertissement suffisamment agréable pour occuper son dimanche après-midi.