Moins 18°

Stefan Ahnhem aime le froid. Normal pour un auteur suédois et nouvelle référence du thriller nordique, mais quand même… Dans son précédent ouvrage, La Neuvième Tombe, son flic Fabian Risk se frottait à un tueur en série au cours de la nuit la plus glaciale de l’année. Cette fois, le voilà confronté a un crime bien étrange: l’homme retrouvé dans une voiture qui a plongé dans le port de Helsinborg -à ne pas confondre avec Helsingor au Danemark, la ville d’en face, de l’autre côté du pont, où sa collègue Dunja Hougaard enquête, elle, sur le meurtre brutal d’un sans-abri- n’est pas mort par noyade; il était décédé depuis au moins deux mois, le corps congelé quelque part, à moins 18 degrés. Glaçant donc, surtout quand on connaît le goût du sang et des scènes gore voire (très) sadiques de cet auteur suédois formé à bonne école: d’abord scénariste pour la télévision, il y a entre autres adapté, dans Wallander, les romans de feu Henning Mankell, maître du genre. Ahnhem en a gardé le sens de l’efficacité, des procédures policières et des températures locales, subtilité et psychologie en moins. Ce qui fait beaucoup, et ne permet pas encore de transformer un excellent thriller mainstream (et à suivre) en un incontournable du polar nordique.

De Stefan Ahnhem, éditions Albin Michel, traduit du suédois par Marina Heide, 570 pages.

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