Mes universités

C’est le récit d’une vie bien remplie, aux étonnantes bifurcations. Critique de cinéma et universitaire français, Jacques Aumont a été ingénieur à l’ORTF avant d’entrer à la rédaction des Cahiers du Cinéma puis d’enseigner à la Sorbonne Nouvelle et aux Beaux-Arts. Entre autres joyeusetés. Ses activités de publication sur le 7e art sont, à vrai dire, à ce point foisonnantes qu’il serait impossible d’en faire le tour. Dans Mes universités, il entreprend aujourd’hui un retour éminemment subjectif sur sa trajectoire professionnelle.  » Vivre c’est apprendre« , y annonce d’emblée cet  » enfant de l’école » autoproclamé. En plaçant une photo de Jerry Lewis dans The Nutty Professor en couverture, l’éternel bon élève entend aussi d’évidence pratiquer l’école buissonnière, maniant notamment un ton espiègle adepte du zigzag sans jamais s’aventurer sur le terrain glissant des confidences trop intimes. Érudit mais jamais hâbleur, indéniable belle plume, il s’étend avant tout sur sa relation passionnée au cinéma et à l’esthétique, sur le plaisir d’écrire et le bonheur d’enseigner. Parfois possiblement un peu hermétique dans les noms et les références qu’il convoque, il se pose, dans ses meilleures pages, en témoin privilégié d’une époque agitée -celle de la Cinémathèque d’Henri Langlois et des Cahiers du Cinéma circa les années 60 et 70- d’où transpire son refus, voire même son dégoût, des positions doctrinaires en matière de critique et d’apprentissage. En fin de parcours, il écrit:  » Ce qui est certain c’est que, si on enseigne, on ne peut avoir d’autre utopie personnelle que celle-ci: que cela vous mette en joie. » Cette joie-là percole aussi de ce livre-ci.

De Jacques Aumont, éditions Marest, 296 pages.

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