Dans la foulée d’Esprits criminels, Lie to me et The Mentalist lèvent le voile sur les sciences du comportement. Ou quand les feuilletons rendent parano…

Elle rend dingue la télé. Même quand on ne la regarde pas beaucoup. Suffit parfois qu’on voit 2 épisodes d’un feuilleton pour commencer à jouer les héros. Plus ou moins sain de corps et d’esprit, on ne pense pas qu’on sait rouler à moto, déplacer des objets en remuant le tarin ou construire une bombe avec 2 chewing-gums et un cure-dent parce qu’on a grandi avec Chips, Ma Sorcière bien-aimée et Mac-Gyver.

Certains personnages et intrigues se prêtent par contre davantage à l’identification. Ainsi, ces dernières semaines, toute une flopée de grands observateurs et fins psychologues ont envahi nos écrans de télévision. A commencer par le Dr Lightman dans Lie To Me (1). Une série produite par Brian Grazer ( 24 heures chrono, Shark), créée et écrite par Sam Baum.

Si le mensonge court vite, la vérité lui colle aux basques. Surtout quand elle peut compter sur les services de Cal. Véritable détecteur humain, Cal a l’£il du tigre. Inspiré par l’histoire, vraie, du scientifique Paul Eckman, spécialisé dans la détection du mensonge, Cal sait décrypter l’entourloupe, la fausseté et le secret sur un visage, un geste, une attitude. Vous esquissez un sourire, clignez de l’£il, froncez les sourcils et Tim « Mr Orange » Roth devine que vous racontez des sacs. Le seul moyen de le tromper (et encore) reste de se faire refaire le visage au botox. Ses talents, à travers sa propre agence de détective privé, il les met au service de la police qui veut confondre un suspect, d’une femme qui se pense trompée, d’un éditeur qui s’interroge sur la sincérité d’un de ses auteurs…

Mouvement suspect

Toute ressemblance entre la série de la Fox et The Mentalist (2), lancé par CBS, n’est sans doute pas purement fortuite. Imaginées par Bruno Heller (scénariste et producteur de Rome), les aventures de Patrick Jane ne jouent pas non plus la carte des gros bras, des flingues et des super-pouvoirs. Observateur, hypnotiseur, le personnage incarné par Simon Baker (qui jouait un professeur dans la série pour ados Hartley C£urs à vif) est juste un maître manipulateur de la pensée et du comportement. Il prêche le faux pour savoir le vrai. Bosse en tant qu’inspecteur indépendant pour le bureau d’investigation de Californie, le CBI, et rien ne lui échappe.

Enfin bref, depuis que j’ai fait connaissance avec Cal et Patrick, c’est fini de me mener en bateau. D’autant que Lie to me se la joue didactique. Déballe le mode d’emploi. Compare les tics de ses personnages aux bouilles des Clinton, Bush et autres menteurs professionnels. Maintenant, je ne ferme plus jamais l’£il. Je guette le moindre mouvement suspect.  » Chérie, tu mens. Tu t’es gratté le nez en me disant que tu passais l’après-midi chez ta mère. Quoi? T’as un rhume.  » Bon, d’accord. J’ai encore du pain sur la planche. En même temps, ça peut pas marcher à tous les coups…

(1) dont la diffusion de la 1re saison vient de s’achever sur Be Séries.

(2) à voir le jeudi à 20 h 20 sur La Une.

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