Édité par Electronic Arts et développé par BioWare, âge 18+, disponible sur Xbox 360 et PC.

Dans l’univers intergalactique comme vidéoludique, rien ne se perd, rien ne se crée et tout se transforme. Au grand dam des rôlistes, la suite très attendue de Mass Effect largue ainsi certains traits de son gameplay jeu de rôle, laissant au passage une partie de la saveur du premier épisode. Mais le space opera enrichit et améliore son approche action et combat. Loin de se solder par un résultat aussi arcade qu’un Gears Of War, cette suite déroulant toujours une action à la troisième personne fluidifie ainsi la palette de mouvements du commandant Shepard, tout en effectuant une série d’ajustements dans la gestion de ses armes.

Les munitions doivent ainsi être gérées en lieu et place du précédent système de recharges infinies, tandis que les ennemis, désormais plus nombreux, se combattent avec des pétoires plus précises. Cristallisée par un système gelant l’écran permettant d' »utiliser » les armes et pouvoirs spéciaux (dont la télékinésie) de ses coéquipiers, l’approche tactique se renforce également. Certaines races aliens disposent ainsi de trois types de bouclier à désactiver via autant d’armes adéquates. Un freeze stratégique intéressant donc mais qui nuit à la fluidité globale de l’action.

Dualité à tous les étages

Mass Effect 2 affectionne le binaire. Au-delà de ses combats mis fréquemment en pause, sa structure globale oscille ainsi en deux temps. Combat et aventure. Flingues et dialogues à choix multiples. Desservant un scénario touffu et correct pour un jeu vidéo, ceux-ci ont une incidence directe sur le gameplay et les points de compétence (dont le système a été nettement simplifié) du joueur. Essentiel dans le recrutement d’une équipe ou pour le marchandage, les dialogues débloquent également des missions secondaires liées entre autres aux personnages accompagnant le joueur. De quoi s’attirer leur sympathie et débloquer de nouveaux pouvoirs à réutiliser en combat…

Loin de parvenir à un équilibre action/RPG aussi idéal que Fall Out 3 avec son inventaire amputé, Mass Effect 2 éblouit toujours esthétiquement. Certes, le grain très VHS et attachant du premier opus se montre plus discret, mais l’univers à mi-chemin entre Star Trek et surtout Blade Runner dans ses nappes de synthé vintage vaporeuses, fascine toujours. La vertigineuse profondeur des races extraterrestres rencontrées, comme ces Elcors patauds (déjà vus dans ME1) parlant sans intonation et marquant à chaque début de phrase leur humeur, compte parmi ces expériences SF rares, tous médias confondus. La place de l’homme réduit à un être nuisible et malfaisant dans ce scénario à embranchements multiples est, elle, étrangement d’actualité.

Michi-Hiro Tamaï

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content