POUR SON 50E ANNIVERSAIRE, MARY POPPINS EST DE RETOUR SUR LES (PETITS) ÉCRANS. L’HÉROÏNE IMAGINÉE PAR P.L. TRAVERS EST PLUS VIREVOLTANTE ET IRRÉSISTIBLE QUE JAMAIS.

Mary Poppins

DE ROBERT STEVENSON. AVEC JULIE ANDREWS, DICK VAN DYKE, DAVID TOMLINSON. 1964. 2 H 19. DIST: DISNEY.

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Phénomène instantané lors de sa sortie en 1964, voilà que Mary Poppins est de retour sur les (petits) écrans, le classique des studios Disney étant l’objet d’une 50th Anniversary Edition imparable. C’est peu dire, en effet, que restaurée et remasterisée pour son transfert au format Blu-ray, la comédie musicale de Robert Stevenson bénéficie d’un rendu éblouissant -la visite au 17 Cherry Tree Lane, London, ne s’en impose que de manière plus impérieuse encore.

C’est là qu’ont élu résidence les Banks, une famille bourgeoise issue de l’imagination de l’auteure australienne P.L. Travers. Soit le père, un austère banquier, la mère, suffragette réclamant l’octroi du vote aux femmes (l’action se situe au début du XXe siècle), et leurs deux enfants, Jane et Michael, laissés plus souvent qu’à leur tour aux bons soins de nounous qu’ils épuisent sur un rythme soutenu. Moment où va entrer en scène Mary Poppins, la nanny idéale, son parapluie et son cabas fleuri, mais surtout un don de littéralement réenchanter les gens et les choses. Et de faire de chacune de leurs journées une aventure pleine de fantaisie, qu’il s’agisse de sauter dans un monde merveilleux où les chevaux de manège s’animent pour de folles cavalcades, ou encore d’accompagner Bert le ramoneur et ses compagnons dans un ballet virevoltant sur les toits de Londres. Le tout, rythmé par les chansons des frères Sherman et exécuté avec une maestria jamais prise en défaut -50 ans plus tard, la magie du film opère toujours.

Réticences et opiniâtreté

Suivant l’usage, Disney a lesté cette édition anniversaire de compléments pléthoriques même si pour bonne part recyclés -court métrage, Mary-oke, chanson inédite accompagnée de dessins préparatoires, déconstruction de deux scènes chorégraphiées, retour sur les effets mis en oeuvre notamment dans les scènes mêlant animations et live action, etc. La pièce de résistance en est le making of retraçant les différentes étapes du projet, de la promesse faite par Walt Disney à ses filles de porter les aventures de Mary Poppins à l’écran à la Première du film, au Grauman Chinese Theater de Hollywood, et jusqu’aux cérémonies des Golden Globes et des Oscars qui devaient couronner Julie Andrews pour son premier rôle au cinéma. En cours de route, divers exégètes reviennent sur les difficultés qu’eut Disney à vaincre les réticences de Pamela Travers, peu encline à voir adaptée au cinéma une oeuvre dont elle craignait qu’elle n’en sorte dénaturée. Des coulisses également au coeur du récent Saving Mr Banks de John Lee Hancock, fiction auscultant le processus créatif, et complément éclairant au film. A l’autopsie, on ne peut, en tout cas, que saluer l’opiniâtreté de Disney: (re)voir Mary Poppins aujourd’hui s’avère Supercalifragilisticexpialidocious et absolument irrésistible…

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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