Long Island Story

1953, les Grossman préparent leur déménagement. Quittant l’agitation politique de Washington où leur sensibilité de gauche les place dans le collimateur d’un maccarthysme battant son plein, Addie et Ben se rendent à Long Island pour prendre de la distance. Avec leurs enfants de six et dix ans, ils se réfugient pour l’été chez Mamie et Poppa, avant de visiter un bungalow en vue d’une installation définitive. Ben devrait quitter son poste au bureau du ministère de la Justice, Addie retrouver du travail comme assistante sociale… Le désir, lui, s’en est déjà allé voir ailleurs: la pression a éteint les dernières flammes et le couple ne partage plus rien sinon l’éducation des enfants. « Pourquoi faire des histoires? » À la façon dont Rick Gekoski prend son temps -60 pages!- pour planter le décor et ses personnages durant le trajet en voiture, on savoure le savoir-faire d’une mise en place aux petits oignons. Las, dans ce roman d’influence autobiographique, il ne se passera plus grand-chose. La toile de fond politique ne dépasse guère le statut de décor prétexte tandis que la chronique sur le défi du mariage s’étale en longueur. Reste une tranche de vie servie avec base-ball, crème aigre et pickles. « Commence par te conformer à tes résolutions. Sois positive et prépare-toi à être déçue. »

De Rick Gekoski, éditions Belfond, traduit de l’anglais (États-Unis)

par Catherine Gibert, 352 pages.

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