Liz Phair

© ESZTER+DAVID

« Soberish »

À l’été 1993, Liz Phair, 26 ans, sort son premier album, Exile in Guyville. Une généreuse collection de titres abrasifs, plutôt lo-fi sur des textes volontiers crus, traitant sans manière du sexe et des relations amoureuses. Conformes à la pochette où la native du Connecticut pose, rageuse et légèrement dénudée. Le succès, aussi bien critique que commercial -disque d’or aux États-Unis-, amène Phair dans cette génération qui fera les beaux jours du Lilith Fair, festival itinérant dédié aux artistes féminines et qui bénéficie d’un grand retentissement à la fin des années 90. La suite du parcours phairien confirme des ventes d’albums plutôt confortables jusqu’à sa dernière sortie discographique, en 2010, Funstyle. Un flop à tous les niveaux. Il a donc fallu à Liz une décennie pour fabriquer douze nouvelles chansons et un court instru de clôture. Le résultat est un mix de pop songs et de réflexes indies, de mélodies tour à tour enrobées ( Lonely Street) ou folkeuses ( Sheridan Road). Sans oublier le goût avéré de la chanteuse pour la thématique sexuelle, comme dans Bad Kitty, où elle s’adresse directement à son minou… L’alcool et ses abysses, finalement vaincus, détrempent aussi plusieurs titres qui parlent du processus de retour, voire de résurrection. Dans un style que l’on trouvera intemporel ou légèrement prisonnier des nineties, selon qu’on aime Haim -qui a visiblement écouté Liz- ou qu’on pense que le rap a définitivement vampirisé le marché féminin nord-américain. Voire mondial.

Liz Phair

Distribué par Rough Trade.

7

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