L’homme qui danse

© National

On transpire rien qu’en repensant à son épatant premier roman, La Chaleur, drame atmosphérique suffocant ayant pour décor un camping des Landes et pour saison un été caniculaire. Trois ans plus tard, Victor Jestin (27 ans), transforme-t-il cet essai prometteur? Presque. Son personnage d’ado maladivement timide trouvant refuge dans un dancing de province qui devient le centre de gravité exclusif de son existence intrigue d’emblée. Pour trouver le grand amour et échapper à la solitude, il s’est sculpté un corps de rêve et a même appris à danser comme un dieu. Il ne récolte toutefois que des aventures sans lendemain. Singer les attributs de la masculinité ne suffit pas à faire oublier le vide sidéral une fois sorti de La Plage. L’homme qui danse décrit parfaitement la magie de ces lieux de plaisir où l’on peut être quelqu’un d’autre. Et leur envers, cette tristesse existentielle que ne dissipent jamais complètement l’alcool, la pénombre et les tubes pop qui inondent le dancefloor. Dommage que le roman s’essouffle un peu en cours de route. Si ce voyage intérieur peuplé d’oiseaux de nuit conserve une part de mystère jusqu’au dénouement, l’entêtement d’Arthur à croire en sa chimère pendant 20 ans est une pilule un peu dure à avaler. La boîte de nuit est devenue une prison dont il a fini par aimer les barreaux…

De Victor Jestin, éditions Flammarion, 192 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content