L’Histoire de Sam ou l’avenir d’une émotion

Un accent anglais, une silhouette ivoirine, des cheveux de feu sur un fond d’arbre: à 14 ans, la veille de partir en vacances, Sam rencontre une jeune Galloise. C’est l’émerveillement, le serment, avant la séparation, déchirante, et le silence, mystérieux. « Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir. » Figurant en exergue, la phrase de René Char éclaire tout le livre. À peine le temps de fêter le bac et ses 18 ans que le roman enfourche sa « 125 » et pétarade jusqu’à l’ENAC, l’École nationale de l’aviation civile. Devenu pilote, Sam vit sans attaches à Paris, pensant même avoir épuisé l’harmonie de sa campagne natale. « Je n’avais pas échappé à la vanité galonnée des officiers pilotes de ligne en début de carrière. (…) Le mythe du septième ciel avait la peau dure et douce à la fois. » Voler, c’est au ssi l’impression que donne Jean-Marc Parisis ( Les Aimants, Les Inoubliables). Chaussé de bottes de sept lieues, il semble dérouler à toute vitesse, alors qu’on est si bien dans ses pages, son style poétique, sa retenue, que l’on prendrait volontiers le temps d’y flâner. Les années filent en quelques lignes… Moins vite, jeune homme! Arrêtons-nous deux minutes: loin de lever les yeux au ciel, on a dévoré ce conte moderne plein de délicatesse.

De Jean-Marc Parisis, éditions Flammarion, 144 pages.

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