L’Heure des chiens

Oubliez Clovis et son vase: à Soissons (près de Reims), les fachos ont remplacé les Francs depuis longtemps. Une extrême droite qui a -c’est évident- profané le carré musulman du cimetière militaire érigé après la Première Guerre mondiale, celle qui se cache derrière le « Charlie Martel » qui signe et placarde des affiches identitaires dans toute la ville. Celle aussi sans doute liée au cadavre atrocement mutilé dont Julia, déjà multi-traumatisée, a retrouvé la main en sortant de chez son psy. Un sac de noeuds plein de fafs, mais un sac de noeuds quand même, que le vieux gendarme Gomulka va dénouer avec le jeune lieutenant Delahaye, dit « La Machine »… Deux affaires qui se défrichent en parallèle, un duo de flics a priori improbable donc parfaitement complémentaire, un récit à plusieurs voix, une France d’en bas qui se sent mal, une extrême droite qui cache d’autres maux: le scénariste Thomas Fecchio assure le spectacle et le polar pour son deuxième roman qui, sans être original, fait le job niveau suspense et personnages. On sent aussi -parfois trop- la possibilité d’une suite et surtout le potentiel télégénique de ce qui pourrait être un jour un très bon téléfilm. On parie?

De Thomas Fecchio, éditions du Seuil, 384 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content