Les Tribulations d’Arthur Mineur

Écrivain américain raté, Arthur Mineur voit son dernier roman refusé par son éditeur au même moment qu’il se fait larguer au seuil de la cinquantaine par son amant deux fois plus jeune (une situation qui le renvoie à son propre passé: l’époque où il vivait avec Robert Brownburn, poète mondialement célèbre, aujourd’hui vieux et déclinant). Histoire d’oublier son âge et sa solitude, et surtout d’éviter le mariage de son ex-compagnon, ce Pierre Richard des lettres décide d’accepter toutes les (nombreuses) invitations à l’étranger qu’il reçoit, notamment à des colloques sur Brownburn. Voici ce Dorian Gray sans portrait, ce Peter Pan sans enfants, embarqué dans une « tournée mondiale » qui l’emmène de foires du livre en salons, rencontres et performances artistiques au Mexique, en Allemagne, voire même au Japon. Prix Pulitzer 2018, Les Tribulations d’Arthur Mineur, où les cascades de Belmondo seraient remplacées par celles mentales d’un écrivain qui ne s’aime pas, évoque surtout les romans de William Boyd mettant en scène des personnages masculins falots et légèrement inadaptés: des mâles de vivre. Mais ce tour du monde en 80 jours signé Andrew Sean Greer ( L’Histoire d’un mariage) paraît artificiel et cousu de fil, ou plutôt de pages blanches. Un Pulitzer mineur en effet…

d’Andrew Sean Greer, ÉDITIONS Jacqueline Chambon, traduit de l’anglais (États-Unis) par Gilbert Cohen-Solal, 256 pages.

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