Les Oubliés de la nation

Partout en Europe et dans le monde, l’extrême droite grimpe dans les urnes. Partout? Non! Une région d’irréductibles Wallons résiste encore et toujours à l’envahisseur… Mais qu’on déchante très vite: cette exception culturelle et politique s’explique d’abord par la médiocrité de ses représentants. Des représentants que trois étudiants français en bande dessinée et en journalisme à Bruxelles ont décidé de rencontrer pour explorer le thème de l’identité et décortiquer le non-phénomène de l’extrême-droite en Belgique francophone. En résulte un roman graphique entre info et autofiction très contemporain, où le malaise de ces jeunes gens modernes face aux identitaires du mouvement Nation est palpable et visible. Cet Oubliés a surtout le mérite de remettre le sujet à la hauteur de jeunes lecteurs de BD indé, même si celle-ci ne se suffit pas à elle-même: la BD proprement dite est accompagnée d’un cahier didactique, d’un lexique, d’une généalogie des groupes néofascistes belges et d’une présentation notifiée de chacun d’eux. Peut-être pas la meilleure BD de ces dernières semaines, et pourtant l’un des livres les plus indispensables:  » know your enemy« , comme disait l’autre.

Les Oubliés de la nation

de Jean-Baptiste Geze, Léa Jarrin et Lorraine Ami, éditions du Noir sous les Ongles, 144 pages.

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