Les Gentils ***1/2

© National

Franck, disquaire à Pigalle en 1978, n’a depuis six mois qu’une seule idée en tête, obsédante et unique, qui le maintient encore debout: retrouver le type qui a tué sa fille en cambriolant une boulangerie. Et le tuer. Il se lance alors sur la seule piste très vague qu’il croit avoir: le type était un toxico, et portait un symbole “Anarchie” tatoué sur l’épaule. Franck vend alors son magasin de disques et embarque dans sa R5 bientôt ravagée en compagnie du fantôme de sa fille, pour une virée crépusculaire et à chaque page plus infernale, puisqu’elle le mènera de Marseille à… Jonestown, au Guyana, et dans le Temple du peuple, secte bien réelle et théâtre d’un fait divers authentique que Michaël Mention nous remet (très) violemment en mémoire: le 18 novembre 1978, 910 fidèles du révérend Jim Jones y étaient poussés au suicide collectif (“le Père” lui-même se fera abattre, probablement à sa demande). Michael Mention, auteur singulier et parfois radical d’une vingtaine de polars, aime à raconter le réel et la France de son enfance par le biais de la fiction (on se souvient de son Jeudi noir qui racontait le fameux match de foot France- Allemagne de 1982). Seule la trajectoire est ici surprenante: on ne l’avait pas vu venir!

De Michaël Mention, éditions Belfond, 352 pages.

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