Les Déviantes

À 29 ans, Anastasia est une fonceuse: carrière, argent, prestige… Consultante en stratégie d’entreprise, elle exerçait hier encore de hautes fonctions, conquérante et rationnelle.  » Et rationnellement, on n’a pas de cancer à trente ans. (…) Une boule au sein, neuf fois sur dix, ce n’était rien, assuraient les forums pseudo-médicaux. » Soudain, la jeune femme prend conscience d’avoir perdu le privilège d’avoir la vie devant soi. Cachant la vérité à ses proches, enfermée chez elle entre deux chimios, Anastasia pensait que la solitude la sauverait. Mais c’est lorsqu’elle décide de se confier à sa demi-soeur Lolita et à son amie Iris que s’éclaire pour chacune la possibilité de trajectoires nouvelles. Parfaitement ancré dans son époque, le premier roman de Capucine Delattre, 19 ans, devrait y trouver une caisse de résonance. Pour sortir des rails, ses trois « déviantes » prennent la tangente, envoient valdinguer les renoncements, le chaos qui gronde en elles. Dans le « grand bain des adultes », on perd toute aspiration propre, on se liquéfie dans le couple, on se dissout dans le regard des autres. Si l’écriture gagnerait à être un peu resserrée, et les retours à la ligne moins intempestifs, les réserves sont balayées par l’énergie communicative, déterminée, de ces jeunes femmes vent debout.

De Capucine Delattre, éditions Belfond, 272 pages.

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