Les 20 ans du cinéma nova

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JUSQU’AU 26 FÉVRIER, LE NOVA FÊTE SON ANNIVERSAIRE AVEC DES CONCERTS, QUELQUES PERLES RARES VENUES DU FESTIVAL DU DOCUMENTAIRE DE JIHLAVA ET UN GOÛTER AVEC DES FILMS ET DES GÂTEAUX.

Les murs de brique sont nus. Les fauteuils en bois sont raides. Quelques vieux projecteurs placés dans le décor très brut rappellent le précieux passé cinéphile de ce qui fut jusqu’en 1987 l’Arenberg original. Les responsables du Nova ont investi les lieux voici 20 ans, après une décennie de navrant abandon. Réduisant le décorum à un minimum absolu, ils ont d’emblée affiché leur différence, qui n’a fait que s’affirmer depuis: mettre en avant des films indépendants contemporains, « n’ayant pas passé les fourches caudines de la distribution ». Ce qui devait être au départ une expérience provisoire s’est inscrit dans la durée! Pourtant, les augures n’étaient pas favorables à un projet clairement bruxellois, donc bicommunautaire, chose aucunement prisée par des pouvoirs publics peu pressés dès lors d’accorder leurs subsides au Nova… L’enthousiasme d’une équipe autogérée, essentiellement composée de bénévoles, l’adhésion d’un public rapidement fidélisé, la créativité d’une programmation riche en raretés et surprises ont permis au numéro 3 de la rue d’Arenberg de redevenir, sous une autre forme, un lieu de culture essentiel de la capitale. Le Nova travaille les marges toujours fécondes d’un 7e art préférant l’aventure à tous les conformismes, l’expérimentation au règne anesthésiant du commerce. Ses 20 ans, il les fête en beauté, avec une programmation spéciale jusqu’au 26 février. Des concerts sont au menu, avec notamment le hip hop électro déjanté de The Choolers Division (ce 03/02). Et la musique sera omniprésente avec un focus « Oblique music » où l’on verra entre autres les inédits Frank de Lenny Abrahamson et Imagine Waking Up Tomorrow and All Music Has Disappeared de Stefan Schwietert. La sélection de films venus du festival du documentaire de Jihlava, en République tchèque, sera (comme les quatre dernières années) très attendue. Et l’indispensable Boris Lehman, figure de proue émouvante et prolifique de l’autofiction made in Belgium, sera de la partie avec ses très rares Entretiens filmés, son fort ancien Album 1 qu’il précédera d’un récital au piano, son tout dernier film Funérailles (De l’art de mourir) et une sélection de ses courts métrages présentés comme « Films à goûter », à l’occasion de laquelle les spectateurs seront invités à savourer (le 26/02 à 15 h) des gâteaux maison. Au Cinéma Nova, rien n’est jamais comme ailleurs. Les habitués le savent bien, qui apprécient aussi l’atmosphère fantasmatique du bar au sous-sol. Un foyer où une vaste sélection de bières -vraiment- artisanales réjouit les papilles presqu’autant que les films projetés un étage plus haut réjouissent les yeux. C’est tous les jours la fête en cette caverne cinéphile, qui a su faire de son ordinaire de l’extraordinaire!

WWW.NOVA-CINEMA.ORG

TEXTE Louis Danvers

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