Lemonheads

« It’s a Shame About Ray »

Du grunge de Nirvana à l’antifolk des Moldy Peaches, des slackers à la Pavement au rock noisy de Dinosaur Jr, il se dégage des disques, des groupes et des courants des années 90 une honnêteté et une authenticité finalement assez rares dans l’Histoire de la musique. Une décennie qui démontra aussi (merci MTV) qu’on pouvait rencontrer le succès en venant du Do It Yourself. Il a beau être le fils d’une mannequin et d’un procureur de Boston, Evan Dando incarne à sa manière cette belle époque. Grand fan des Stooges, du Velvet et des Modern Lovers, Dando lance les Lemonheads au milieu des eighties avec trois albums sous haute influence Replacements/Hüsker Dü et s’inscrit dans le circuit des radios de campus avec une reprise musclée du Luka de Suzanne Vega. De retour d’Australie où il s’est exilé pendant plusieurs mois, le seul membre permanent du projet recrute le batteur David Ryan ainsi que Julianna Hatfield et enregistre It’s a Shame About Ray à Los Angeles. On est en 1992. Les Lemonheads (du nom d’un bonbon au citron) délaissent le rock bruitiste pour des titres plus mélodieux. Des chansons aux charmes imparables portées par la voix détachée et fragile d’un mec au look de surfeur californien. Antihéros cool rattrapé par sa consommation de came et ses excès autodestructeurs.  » I’m too much with myself, I wanna be someone else… » Le disque a 30 ans. Les chansons ont vieilli. Mais il se dégage encore une attraction désarmante de My Drug Buddy, Bit Part et Confetti… La reprise du Mrs. Robinson de Simon Garfunkel (utilisée dans Wayne’s World 2 et Le Loup de Wall Street) a été ajoutée a posteriori à l’album. Elle avait été enregistrée à Berlin en trois heures pour fêter les 25 ans du film Le Lauréat.

Distribué par Fire/Konkurrent. Le 16/05 à l’Ancienne Belgique, Bruxelles.

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