Effet miroir – Meilleurs ennemis hier, le cinéma et le jeu vidéo se réconcilient enfin en respectant chacun leur pré carré.

ÉDITÉ PAR ELECTRONIC ARTS ET DÉVELOPPÉ PAR PANDEMIC, ÂGE 12+, DISPONIBLE SUR PC,XBOX 360, PS 3, NINTENDO DS.

Même si le soufflé est un peu retombé depuis la sortie en salles de la trilogie signée Peter Jackson, Le Seigneur des anneaux continue à agiter le shaker qui sert de cerveau aux développeurs de jeux vidéo. Dernier né en date: L’âge des conquêtes. Qui ne se base pas sur un épisode précis de la saga de Tolkien, mais prolonge l’histoire originale autour d’une question: que se serait-il passé si Frodon n’avait pas jeté l’anneau dans les flammes de la Montagne du Destin?

Techniquement assez réussi, ce soft pèche toutefois par une durée de vie qui, en solo (et pas en multi-joueurs), n’excède pas les dix heures pour un gamer moyen. Alors, la montagne sacrée se serait-elle transformée en vulgaire tas de cailloux? Heureusement non! Car l’essentiel est sauf: le souffle épique de la saga titille bien le bout du pad, permettant au joueur de concilier l’interactivité du jeu vidéo en restant dans l’univers de Tolkien qui est parfaitement préservé.

Mais l’adaptation de films en jeu vidéo n’a pas toujours baigné dans cette atmosphère de partage et de respect des spécificités de chacun. On se souvient d’une association entre Atari et Spielberg au début des années 80, où la firme californienne s’est accaparé l’histoire sans tenir compte des recommandations du producteur du film. Résultat: une cartouche où il fallait aider E.T. à retrouver le téléphone et à rentrer chez lui avec un gameplay calamiteux et un scénario inepte… E.T. l’extra-terrestre fait un tel flop qu’il entraîne la faillite du constructeur de consoles. Les budgets engloutis dans la licence ne seront jamais amortis.

Une question de dosage

Depuis, les choses se sont évidemment améliorées. Avec de récentes adaptations très recommandables de Star Wars, par exemple. Où l’apprenti Jedi est plongé au c£ur des fantasmes de Lucas mais dans un jeu qui en vaut la peine en tant que tel. Les éditeurs de jeux vidéo ont donc enfin compris que le nom d’un film, si prestigieux soit-il, ne suffit pas à convaincre les gamers. Pas plus qu’il ne faut, à l’inverse, totalement cannibaliser le long métrage en question.

Tout est question de dosage.  » Comme le cinéma invente des univers et des histoires, le jeu vidéo doit s’en inspirer et s’en emparer, mais juste pour créer une toile de fond où les fans du film et les joueurs se retrouvent, explique Gérard Delorme, rédacteur en chef adjoint du magazine de cinéma Première. En respectant cette condition, l’un et l’autre auront enfin une bonne raison de se renvoyer la balle. »

Mao Boy

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