Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

20.05 LA DEUX

ACTION DE ZHANG YIMOU. AVEC ANDY LAU, ZHANG ZIYI, TAKESHI KANESHIRO. 2003.

Des images sensationnelles illuminent ce très beau film d’action sur fond historique, comme celles qui voient des guerriers mener une attaque dans un défilé, suspendus à des filins et fondant du ciel sur l’ennemi. Après le déjà remarquable Hero, le genre du cinéma d’arts martiaux inspire donc une nouvelle fois un Zhang Yimou qui n’a certes plus le « feu » et l’audace de ses premières £uvres ( Le Sorgho rouge, Ju Dou), mais qui reste un grand formaliste, un maître du style. Dans Le Secret des poignards volants, le réalisateur chinois nous emmène en voyage dans le temps. L’époque est celle du milieu du IXe siècle. La dynastie Tang, qui fut très puissante, est sur le déclin, et des conflits armés ravagent le pays. Des rebelles en nombre toujours plus important défient un pouvoir usé, corrompu. Un des groupes d’opposants les plus à même de menacer l’empire s’est choisi pour nom la Maison des poignards volants. De la capitale, deux soldats d’élite, Leo et Jin, sont expédiés pour réussir une périlleuse mission: capturer le chef de cette armée redoutable…

COMéDIENS DE CLASSE

Désormais « rodé » au genre du wuxia (récit de cape et d’épée chinois), Zhang Yimou aborde le film avec plus d’aisance et de désir d’expérimenter qu’au moment de Hero. Il donne au Secret des poignards volants une dimension opératique, mettant son lyrisme naturel au service d’une intrigue où les rebondissements se multiplient. Le brio des séquences de combat, idéalement chorégraphiées, n’a d’égal que la splendeur de décors colorés, rutilants. Les scènes dramatiques se révèlent moins convaincantes, versant dans le trivial et cherchant laborieusement des accents shakespeariens qui ne viennent jamais. L’interprétation réunit un plateau de comédiens de classe et de prestance, la très jolie Zhang Ziyi ( Mémoires d’une geisha, 2046, Hero) s’interposant entre les capitaines incarnés par Andy Lau ( Infernal Affairs) et Takeshi Kaneshiro ( Les Anges déchus, Les Trois royaumes). L’ensemble se regardant comme un bon film de genre, rehaussé de mémorables trouvailles visuelles.

Louis Danvers

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