Vous ne délirez pas. La voix de Mercury Rev vient parler à Brian Wilson sur The Tragic Tale of a Genius, le nouvel album de My Little Cheap Dictaphone. Jonathan Donahue a accepté de chanter sur What are you waiting for mais aussi de répondre à quelques questions. Up in the air…

Pourquoi avoir accepté de chanter sur le nouvel album de My Little Cheap?

Etrangement, c’est l’un des phénomènes les plus intéressants et attachants pour moi. Il se renouvelle depuis un siècle et même davantage. Des duos classiques aux chansons country. Quand un vieil artiste prête sa voix à un jeune chanteur émergent, une résonance compatissante, bienveillante se crée. Comme quand des cordes de guitare du passé et du présent vibrent ensemble pour mener aux notes de l’avenir. Je sais que ça peut sembler une manière étrange de dire les choses mais c’est ainsi qu’elles m’apparaissent. Parfois, des événements inattendus vous arrivent. Et 2 chanteurs en sont affectés à jamais.

Est-ce que la tragédie et le génie sont, selon vous, intimement liés?

Non. Juste à travers l’illusion de l’ego. Déjà, je ne crois pas vraiment au génie. Juste à la franchise momentanée, à la capacité de percevoir les choses dans leur ensemble. Que ce soit dans les arts ou les sciences, c’est souvent le fait de sortir de soi qui permet les associations, les connexions et débouche sur ce qu’on voit communément comme le génie. C’est là, parfois masqué. Mais potentiellement en chacun de nous. Son lien avec la tragédie est un fantôme de l’esprit. Une soumission mal interprétée et aveugle qui cherche à causer un effet. Il faut dissocier tragédie psychologique et malchance physique. Le suicide ne dénote pas plus le génie que résoudre le dernier théorème de Fermat implique que vous soyez destiné à un job biblique. Mais dans le fond, qu’est-ce que j’en sais? Je suis juste un enfant des montagnes.

Voyez-vous beaucoup de projets aussi ambitieux que celui de My Little Cheap Dictaphone dans la musique aujourd’hui?

J’en vois partout dans nos vies. ça va d’élever des enfants en période de crise économique à rester soi-même dans l’art face à l’apathie et au mercantilisme. Sans doute plus que tout, la grande ambition, c’est d’essayer de se comprendre soi-même. De regarder à l’intérieur sans jugement et de se connecter avec la tranquillité que nous piétinons souvent dans la vie de tous les jours. Je ne parle pas que de spirituel. Se comprendre soi-même mène à comprendre les autres. A comprendre ce qui nous entoure. Quelle plus belle création que de devenir une petite lumière dans l’univers?

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