Le Ministre et La Joconde

© National

En 1963, pour les besoins d’une exposition à New York, la France prête La Joconde au MoMA. Le voyage se fera en bateau, et le célèbre tableau de Léonard de Vinci aura comme “garde du corps” le ministre d’État de la Culture du moment: André Malraux. Les auteurs s’emploient ici avec jubilation à égratigner un Malraux imbu de lui-même, en proie à un délire paranoïaque, se proclamant l’unique gardien légitime de l’œuvre. Aussi colérique et enjôleur qu’un Louis de Funès, le ministre ira jusqu’à kidnapper le tableau dans sa cabine au risque de le perdre. Mais l’ego de Malraux va en prendre un coup, car se trouve également sur le navire le célèbre chef d’orchestre Herbert von Karajan. Monté comme un véritable vaudeville, le récit prend la tournure d’une course-poursuite pour retrouver le tableau disparu sans éveiller les soupçons. Malraux est infect: il tire profit de toutes les situations, même désespérées, pour se mettre en avant et c’est très drôle. Le dessin de Tanquerelle se rapproche de plus en plus de la ligne claire sans abandonner l’expressivité des personnages qui fait sa marque de fabrique. Le scénario de Bourhis et Bourgeron est impeccable: le rythme effréné et les nombreux rebondissements ne vous laisseront pas un poil de sec…

De Hervé Bourhis, Franck Bourgeron, Hervé Tanquerelle et Isabelle Merlet, éditions Casterman, 88 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content