Le Gardien

Depuis 25 ans, le gardien assure la visite des collections du docteur Morgan, philanthrope excentrique vouant un culte aux objets. Parmi les trésors accumulés: emballage de chewing-gum, portraits à l’huile du XVIIIe ou fragment de météorite. Ce musée privé d’un genre insolite, déchiffrant les relations cachées entre les choses dans un monde dénué de sens, le gardien le vénère comme un temple. À l’étage supérieur, l’accès bloqué par une corde tressée, une inscription indique en lettres capitales: « PRIVÉ »… À 76 ans, la journaliste américaine Doon Arbus signe un premier roman comme imprégné par la gestion de la succession de sa mère Diane, photographe de rue. Par un effet de mise en abyme, le lecteur se surprend à imaginer ce huis clos aux faux airs d’escape room faire partie intégrante du sanctuaire arpenté sous la conduite inquiétante du gardien. Dans une mise en scène très apprêtée, l’autrice cultive une aura de mystère autour d’une méditation mélancolique sur le charisme des objets. Si ceux-ci  » menacent de durer et de nous survivre à tous« , on n’en dira peut-être pas tant de ce conte baroque, qu’on réservera aux collectionneurs d’étrangeté.  » Où d’autre pensez-vous que réside l’histoire? Pensez-vous vraiment que ce soit dans quelque chose d’aussi éphémère que les mots? »

De Doon Arbus, éditions Rivages, traduit de l’anglais (États-Unis) par Christian Garcin, 176 pages.

6

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content