Le Fascisme japonais (1931-1945)

Que s’est-il passé au Japon? Que s’est-il passé pour qu’aux alentours de la Seconde Guerre mondiale, un pays entier, ses institutions, son intelligentsia, cèdent au facisme? À la fin du XIXe siècle, pourtant, le Japon rêvait d’embrasser la modernité. À grand renfort d’investissements et de réformes, le pays, jusqu’alors vivant dans la nostalgie d’un âge révolu, vit son territoire se couvrir de chemins de fer, ses habitants se tourner vers les moeurs occidentales, son droit s’inspirer des grandes puissances européennes. Mais en quelques décennies, cet élan fut brisé -au profit d’une forme terrifiante de nationalisme. Pour le grand politiste Masao Maruyama, qui assista au basculement du Japon, il fallait à tout prix comprendre cette énigme -si on souhaitait qu’elle ne se présentât plus. Dans une série de fascicules publiés au lendemain de la guerre, il tenta de déplier la psychologie de l’ultranationalisme, sa logique, son idéologie et même sa sociologie. Il chercha à percer le secret de la différence entre le fascisme japonais et celui de ses alliés et contemporains. Il fouilla dans les non-dits et les impossibilités de la modernisation pour pointer du doigt en quoi l' »irresponsabilité » y avait pris la forme d’un « système » abandonné à son propre mouvement. Le constat est glaçant -et résonne de manière terrifiante avec un certain présent.

De Masao Maruyama, éditions Les Belles Lettres, traduit du japonais par Morvan Perroncel, 304 pages.

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