Le Chomor

Son premier roman, Francis Rissin, s’amusait en 2019 à tourner en dérision la vie politique occidentale, sans manquer de livrer une analyse remuante et juste des arcanes médiatiques. À 40 ans, nourri d’un goût équivalent pour la philosophie et la politique, Martin Mongin avait frappé fort, et suscité un intérêt parfaitement mérité. Avec Le Chomor, c’est un pavé de taille comparable qu’il propulse au visage du monde-comme-il-va, cette fois plus acharné encore à dénoncer les délires d’un capitalisme devenu cinglé sinon psychopathe. Sous forme de neuf textes en apparence variés en fond comme en forme, parodiant tour à tour le roman psychologique, le polar, l’essai biographique ou même le Livre dont vous êtes le Héros, il s’amuse à inventer une réalité parallèle, aussi loufoque qu’indéniablement parlante, et à semer des indices permettant de tracer des fils d’un chapitre à l’autre de cette toile à l’incontestable densité. Tristan Garcia, par ailleurs cité au détour d’un passage, avait son 7 (2015), compilation de « romans miniatures » solidement liés, malgré leur aspect hétéroclite, par une intention sinon une analyse commune. Mongin tient ici son 9, en quelque sorte, dont les longueurs occasionnelles et le fouillis apparent n’enlèvent rien à l’originalité, ni à la pertinence.

De Martin Mongin, éditions Tusitala, 600 pages.

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