Lázaro and the Shark ***1/2

© National

C’est l’histoire de Lázaro. Lázaro a eu trois enfants pour le prix d’un et il apprend à être un père. Sa femme a été invitée par le gouvernement à aller travailler à l’étranger. Elle a accepté. Pour le bien de la famille. Comprenez un relatif intérêt financier. C’est l’histoire de Lázaro donc. De Lázaro et de sa ville, Santiago de Cuba, où se déroulent chaque année durant le carnaval (le plus pauvre du monde prétendent certains) des compétitions de conga. Lázaro est le boss de la conga de Los Hoyos et il entend bien remporter le prix de la chorégraphie la plus spectaculaire avec les habitants de son quartier. Dans un grand élan de débrouille, on ne peut plus Do It Yourself, il parcourt les supermarchés en rationnement et rassemble comme il peut les matériaux nécessaires à ses costumes et sa déco. Le réalisateur afro-cubain originaire de La Havane William Sabourin O’Reilly suit aussi Raul Lopez, un vieux de la vieille qui gagne chaque année la compétition. Là où Lazaro est porté par le souffle de la jeunesse et le rêve d’un avenir meilleur pour ses enfants, Raul (The Shark) a appris à vivre et à se fondre dans la politique du régime. Il y a aussi Rubiester, le poète, qui vend illégalement des légumes et écrit des chansons qui égratignent les autorités. Ou encore Nico, qui est parti vivre à Miami en quête de liberté. À travers leurs destins, c’est la vie d’un pays qui se dessine. Un pays répressif où on ne laisse pas les gens chanter ce qu’ils veulent. En tout cas pas critiquer ouvertement le pouvoir en place. Une autre vision de Cuba…

Documentaire de William Sabourin O’Reilly. Le 05/04 à 20h30, aux Galeries.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content