DÉCLARÉS MORTS DEPUIS PRÈS DE 20 ANS SUR CONSOLES, LES COMBATS SPATIAUX REVIVENT. ENFIN.

Strike Suit Zero

ÉDITÉ ET DÉVELOPPÉ PAR BORN READY GAMES, ÂGE NC, DISPONIBLE SUR PC, MAC, PLAYSTATION 4 (VERSION CHRONIQUÉE) ET XBOX ONE.

7

Un long vide sidéral faisait suite à la sortie de Colony Wars en 1997. Ce jeu de combat spatial sorti sur la première PlayStation n’a ainsi vu aucun successeur valable suivre sa trace sur consoles de salon. Les PCistes qui pleuraient X-Wing, Tie Fighter et Free Space n’étaient pas mieux servis. Les belles années des joutes intergalactiques s’étaient éclipsées. Près de 20 ans et deux générations de consoles plus tard, Kickstarter, usine à nostalgie ludique, a remis le genre sur la rampe de lancement avec Strike Suit Zero. Originaires du sud-ouest de Londres, ses 20 développeurs ont toutefois tenté de changer la recette originale.

De Gundam à Macross,le titre financé à 128 000 euros par des gamers transis s’inspire ainsi des films d’animation classiques de mechas (1) japonais. Le tout pour dérouler un gameplay où le chasseur spatial du joueur peut se transformer en robot hyper destructeur. Contrairement à ses deux références mangas, Strike Suit Zero ne livre pas un scénario mémorable. Le joueur enfermé dans le cockpit d’un vaisseau de l’United Nations of Earthpart ainsi en guerre contre l’union des colonies qui veut retourner sur Terre. Excuse idéale pour des retournements de situation en pleine mission, les nombreux coups de traître des colons n’épaississent pas le pitch convenu du jeu.

Manette en mains, les sensations oubliées de dogfighting (2) stellaire réveillent heureusement de bons souvenirs. La maîtrise de la vitesse et (surtout) de la trajectoire de son aéronef compte parmi les éléments clefs pour talonner un adversaire. Dès la réserve de torpilles à tête chercheuse épuisée, la patience s’ajoute à l’habileté: attendre que l’adversaire soit dans le bon axe pour l’arroser relève de l’exercice bouddhiste. Surtout sous le feu des bombes ennemies.

Robot rock

Entouré d’une nomenclature classique de vaisseaux et d’armes à débloquer, Strike Suit Zero bégaye parfois. Triste. Toucher le dos d’un adversaire l’amène ainsi à effectuer un tonneau d’esquive qui a tendance à se répéter au fil des missions. Nettoyage d’une zone ou destruction de certains éléments (comme des tourelles) d’un destroyer: le classicisme efficace des objectifs laisse parfois la place à des moments de grâce. Protéger un cargo en détruisant des skuds que leur déversent des corvettes adverses. Puis remonter la piste pour détruire ces dernières. Born Ready Games a du talent à revendre.

D’autant que la transformation du vaisseau en mecha change la dynamique des combats. Demandant d’encaisser des coups et/ou de détruire un certain nombre de carlingues ennemies, la mutation ralentit les déplacements mais autorise des virages plus serrés. Le verrouillage simultané de plusieurs ennemis lâche, lui, des nuages de missiles à tête chercheuse. Les moments visuellement marquants inspirés par Homeworld traversent d’ailleurs Strike Suit Zero.Comme la découverte du cadavre d’une flotte suspendue au-dessus d’une planète en fusion. La technique visuelle ne fait pas honneur aux next-gen. Mais les fans du Starfighter de 1984 (le film) plongeront.

(1) ROBOTS GÉANTS.

(2) EXPRESSION EMPLOYÉE POUR DÉCRIRE UN DUEL ENTRE DEUX CHASSEURS.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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