L’Apocalypse est notre chance

À l’origine de ce polar universitaire, deux originalités de taille: en premier lieu, s’aventurer en autrices du Vieux Continent sur le terrain très anglo-saxon du thriller académique, d’une intrigue noire implantée dans le cadre original de l’université française, conçue comme un écosystème aussi hermétique que vivant, inaccessible mais parcouru pourtant d’émotions bien humaines, de gestes héroïques comme de mesquineries sans nom. En second lieu, opter en éditeur pour la novélisation d’un feuilleton radiophonique, enrichi pour le passage au papier de séquences répondant à un mode de narration romanesque. Sur ces bases audacieuses et sous le pseudonyme d’Ava Fortel, une scénariste et une romancière, visiblement rompues aux arcanes de la recherche, ont imaginé une intrigue très politique. S’y croisent, autour d’une série de meurtres et d’un sombre projet de mise à genoux du capitalisme moderne, une enseignante-chercheuse fille de malfrat, un étudiant sans logis, des pontes et une présidente d’université, sans oublier officines secrètes du pouvoir et légions de hackers. « Ceux qui pour exprimer leur mépris des chercheurs, y plaisante dans son journal un défunt professeur de sociologie, parlent de masturbation intellectuelle devraient prendre leur métaphore au sérieux. Au moins sauraient-ils ce qu’il ratent. » Dont acte.

D’Ava Fortel, éditions Rivages/Noir, 300 pages.

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