L’Ancien calendrier d’un amour ***

© National

À Nice, dans un cimetière en surplomb de la mer, Andreï Makine fait la rencontre d’un vieillard russe. Celui-ci lui confie son histoire, laquelle débute en 1913… L’été de ses 15 ans, chez son grand-père en Crimée, Valdas Bataeff se faufile parmi les invités pour assister aux saynètes inspirées de Tchekhov campées par sa jeune belle-mère. L’adolescent y devine les prémices de la vie d’adulte: “L’attirance des corps, le pouvoir de l’argent… Deux forces qui faisaient tourner le monde”. Lors d’une balade en bord de mer, une course-poursuite entre contrebandiers et gendarmes propulse l’adolescent dans les bras d’une inconnue. Survenu avant l’avènement du nouveau calendrier révolutionnaire, ce chaste rapprochement n’aura de cesse de hanter l’engagé volontaire Valdas, bientôt plongé au cœur de toutes les révolutions. Paré d’un charme nostalgique, le style Makine séduit lorsque le roman d’initiation prend le temps de camper le dessalement du jeune homme. La naïveté de son héros, embrassant ensuite une carrière militaire, parcourant le siècle quatre à quatre tout en esquisses et croquis, apparaît plus fabriquée. De la Russie tsariste aux années d’exil, romantisme échevelé, logique théâtrale et grammaire de séduction offrent un refuge sous un déluge d’obus à “la cruelle comédie du monde”.

D’Andreï Makine, éditions Grasset, 198 pages.

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