Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Certains ne s’arrêtent donc jamais. Même quand l’Ancienne Belgique ferme ses portes durant l’été, elle continue de s’agiter. La salle flamande bruxelloise va en effet à nouveau investir le kiosque du parc royal pendant une semaine pour ses Feeërieën, 10e édition. L’idée n’a pas changé: celle d’un mini-festival à haute valeur ajoutée musicale. Y seront notamment présents Julianna Barwick, Damien Jurado ou encore Sam Amidon.

Au printemps dernier, ce dernier sortait Bright Sunny Youth, un petit bijou de folk en apesanteur. L’Américain (1981, Brattleboro, Vermont) a de qui tenir: il est le fils des musiciens folk fameux (Peter et Mary Alice Amidon), qui l’ont biberonné aux airs traditionnels. « Plus tard, quand je suis monté à New York pour me lancer dans la musique, je pensais me trouver un groupe de rock, à mille lieues de mes racines familiales. Mais mes parents m’ont bien eu (rires): à côté du folk ou de la country, ils me faisaient aussi écouter Talking Heads, ou m’achetaient le Bitches Brew de Miles Davis pour mes 13 ans. Même quand je ramenais mes disques de Beck, on en discutait ensemble. » Du coup, quand Sam Amidon sort un premier album, But This Chicken Proved False Hearted en 2007, violons et banjo donnent le ton. Les deux disques suivants seront enregistrés en Islande, mais l’habitude est prise: celle de composer ses albums à partir de reprises. « Un jour, j’écrirai peut-être moi-même mes chansons. Mais pour l’instant, cela ne m’intéresse pas. Je ne suis pas un songwriter, mais un musicien. Comme d’ailleurs la plupart de mes héros. Miles Davis ou Jimi Hendrix, qui composait ses morceaux mais qui s’est fait surtout remarquer pour son jeu de guitare. Même une chanteuse aussi immense que Bonnie Raitt n’a pas pondu les morceaux de ses grands albums classiques des années 70. »

Particularité: Sam Amidon commence généralement par composer une ligne de guitare, avant de trouver la reprise qu’il pourrait lui greffer. La plupart du temps des airs traditionnels du folklore américain donc, mais aussi parfois une cover plus incongrue de R. Kelly ou Mariah Carey. Le lien? « Pour me toucher, un morceau doit avoir trois qualités. D’abord, il doit dégager un sentiment d’ancienneté -je n’ai pas dit vintage! Le genre de mélodie qui semble venir de la nuit des temps, simple mais pas cliché. Ensuite, une certaine étrangeté, dans l’histoire par exemple, est la bienvenue. Enfin, il doit être réconfortant. Parfois, cela tient à un phrasé, comme la première ligne de Weeping Mary, qui grammaticalement n’est même pas correcte, mais qui vous emmène ailleurs. »

SAM AMIDON, BRIGHT SUNNY YOUTH, NONESUCH.

LE 26/08, AUX FEEËRIEËN, À BRUXELLES.

LAURENT HOEBRECHTS

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