La Proie

On ne connaît pas l’équivalent afrikaans au terme « la maîtrise » -il n’est pas repris dans le petit lexique à la fin de La Proie– mais c’est le terme qui colle le mieux au dernier roman du Sud-Africain Deon Meyer, de retour au polar pur et dur (après un détour par la dystopie post-apocalyptique dans L’Année du lion), et surtout, en compagnie de son flic Benny Griessel, dont c’est ici la septième apparition depuis Le Pic du diable en 2007. Meyer lance ici un nouveau cycle (Benny est à l’eau claire depuis huit mois et va peut-être se marier!) et met en place deux intrigues parallèles, l’une au Cap où Benny doit résoudre un crime qu’aucun de ses supérieurs ne veut voir résolu, l’autre à Bordeaux où un ancien combattant de la branche militaire de l’ANC est invité à reprendre du service, et à tuer le président sud-africain. Un ancien combattant dont le nom de code, « Umzingeli », rappellera quelque chose à ses fans: lui aussi était déjà du Pic du Diable. Les autres découvriront et se délecteront d’un polar « old school » parfaitement maîtrisé de bout en bout, sans un mot de trop, mais avec une colère immense contre la corruption qui mine l’État de l’écrivain.

De Deon Meyer, éditions Gallimard/Série Noire, traduit de l’afrikaans par Georges Lory, 576 pages.

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