La chambre verte, grande ouverte

© © Toine Thys

C’est un euphémisme d’écrire que le jazz a du mal aujourd’hui à trouver le chemin de la radio. Il faut souvent chercher, gratter. Ou se replier sur le Web. C’est là, par exemple, que s’est ouverte tout récemment La Chambre verte. Proposée sous la forme d’un podcast, l’émission part à la rencontre des musiciens, juste avant l’un de leurs concerts (la « green room », désignant au théâtre l’espace où attendent les comédiens avant de monter sur les planches). Mis en ligne récemment, le premier épisode est ainsi consacré à Erik Truffaz, interrogé dans sa loge, à Flagey. Aux manettes, on retrouve Bastien Paternotte et Vincent Dascotte, deux passionnés qui avaient déjà commis l’excellente série Play Misty, démarrée il y a quatre ans. Il y était question là aussi de tendre le micro à des musiciens jazz, mais en les faisant parler cette fois d’un film et de sa musique -Melanie De Biasio, par exemple, se penchant sur Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle. Une bourse du FACR (Fonds d’aide à la création radiophonique) avait permis au duo de produire cinq premières émissions. « Mais on aimait tellement le projet, explique Vincent, qu’on a décidé de continuer. » Play Misty se retrouvera ainsi diffusé sur Radio Panik, Radio Rectangle, et même Musiq’3. « On a également eu un rendez-vous à Radio France. Ils étaient intéressés et devaient nous rappeler. Mais Bowie est mort, et ils ont été complètement absorbés. » Et comme on devine que les deux intéressés sont peu enclins à forcer les choses…

Il faut dire que les deux bossent et prennent sur leur temps libre pour réaliser les émissions. à cet égard, La Chambre verte sera (un peu) plus simple à mettre en boîte. « Pour Play Misty, on repartait parfois avec trois heures de rush », souligne Bastien. L’exercice est ici un peu plus léger. Mais pas moins élégant. à la base, Vincent Dascotte, enseignant, et Bastien Paternotte, sociologue, se sont rencontrés en animant des ateliers radio pour ados dans des structures psychiatriques. Où ils attachaient beaucoup d’importance à la matière sonore et aux sons bruts. C’est encore le cas ici: bruits de couloirs, ambiance de coulisses, etc. Chaque rencontre est accompagnée d’un « substrat » sonore qui favorise encore un peu plus l’intimité. Au podcast, ils ont décidé d’ajouter un mini-Webdoc, en s’appuyant sur les clichés du photographe Arnaud Ghys. Le jazz au plus près…

www.chambreverte.be

L.H.

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