Le cinéma d’action made in USA est en pleine « asiatisation », et les bagarres s’y teintent désormais de plus en plus de kung-fu…

de Louis Danvers

‘épatant Kung Fu Panda n’en a pas encore fini de son succès planétaire que le presque aussi réjouissant Forbidden Kingdom s’apprête à conquérir nos écrans. Animé ou pas, le kung-fu poursuit sa percée dans l’imaginaire cinématographique occidental, à travers de grosses productions hollywoodiennes qui s’en nourrissent de moins en moins discrètement.

Dans The Forbidden Kingdom, Jackie Chan et Jet Li, stars incontestables du film d’arts martiaux made in Hong Kong, emmènent un récit où un jeune Américain passionné de kung-fu mais sans aucune pratique se retrouve par magie dans la Chine ancienne. Il y apprendra sur le tas les techniques propres à vaincre un guerrier terrible, incarnation du Mal. Pas loin de Kung Fu Panda au fond, le film de Rob Minkoff (sur nos écrans dès le 24/09) allie d’efficace manière humour, combats et effets spéciaux. Chan et Li s’y montrent à leur avantage, le premier dans son registre comique, le second de manière plus musclée, mais moins sombre que dans son rôle d’Empereur Dragon dans The Mummy 3. Encore un film où la tentation de l’Orient de ses techniques martiales s’exprime d’évidence.

Lame de fond

La fascination occidentale pour le kung-fu (à la chinoise, prononcer « goung » et non « koung ») remonte bien sûr à la fameuse série télévisée de la première moitié des années 70 avec David Carradine. Intitulé simplement Kung-fu, le feuilleton popularisa un art martial que la découverte des films de Bruce Lee, à la même époque, fit également briller, au grand écran cette fois. Mais c’est bien plus récemment que l’influence se fit le plus sentir. Dans Matrix en premier lieu, où l’impact du cinéma d’action de Hong Kong est patent, et dont le triomphe international poussa Hollywood à intégrer de manière de plus en plus manifeste la lettre – sinon l’esprit – du kung-fu. Des maîtres chinois chorégraphient désormais nombre de séquences d’action de blockbusters made in USA, et certains studios n’hésitent pas à prendre des risques (gagnants) dans des projets locaux comme Crouching Tiger, Hidden Dragon d’Ang Lee, produit par Miramax.

Le succès des films – épatants – de Stephen Chow ( Shaolin Soccer, Crazy Kung-Fu), est venu s’ajouter à une vague, bien mieux à une lame de fond, qui change la perception du public et de l’industrie du film vis-à-vis d’une culture martiale extrême-orientale de plus en plus appréciée en Occident. Les puristes du kung-fu pourront regretter le côté frelaté que prend souvent la chose. Mais le mouvement semble irréversible, illustrant une mondialisation galopante qui aurait sans doute étonné le regretté Bruce Lee…

A lire, sur « L’asiatisation du cinéma d’action occidental »: l’intéres-sant dossier consacré au sujet sur le site www.cinemasie.com

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