Comme chaque année, le Festival Domino donne des nouvelles de ce qui se passe en marge de la pop. Focus a dépiauté la copieuse affiche et pointé cinq concerts à ne pas rater.

Les premiers signes sont tangibles. En 2008, la pop, versant rock, aurait retrouvé le goût de l’aventure. De fait, les disques de Vampire Weekend, Foals, MGMT, voire The Do, sortis ou attendus ces semaines-ci, ont un peu poussé les meubles, ramenant une fraîcheur de ton bienvenue. Que des bonnes nouvelles pour le festival printanier de l’Ancienne Belgique. Avec Domino, la salle bruxelloise s’échine en effet à regrouper une série de noms à découvrir. L’idée: exposer les dernières tendances, être à l’affût de ce qui se passe en marge des autoroutes de la bande FM.

Cela dit, la mission s’est compliquée ces derniers temps. Ces autoroutes, précisément, sont en effet de plus en plus « caviardées ». C’est l’E411, parsemée de nids de poule et de grosses fissures. De plus en plus souvent, une « erreur » vient gripper la machine. Le groupe qui n’était pas prévu à la fête s’incruste et arrive à se faire une place. Merci MySpace, merci YouTube, qui permettent de publier ses premières démos sur le Net en quelques minutes, voire diffuser son premier clip en à peine plus de temps. C’est l’inflation, le « meilleur nouveau groupe du monde » du mois étant déclassé dès la semaine suivante par le « prochain truc à ne pas rater ». Evidemment, il y a à chaque fois encore plusieurs paliers à franchir avant de faire basculer les grosses locomotives. Mais ce n’est peut-être pas le plus déstabilisant. En effet, bien souvent ces dernières années, ces mêmes grosses cylindrées sont aussi celles qui ont su dépasser le simple formatage, combinant expérimentations sonores et succès populaire. Un exemple? Au hasard, le rappeur Snoop Dogg et son hit cubiste minimaliste de 2005, Drop It Like It’s Hot.

Les cartes brouillées, quel rôle peut alors encore jouer un rendez-vous comme Domino? Celui d’entonnoir, de sélectionneur critique. Avec ce petit plus qui fait que le rendez-vous se veut un vrai festival. Sont ainsi prévus des documentaires, un stand littéraire, des sessions de préécoute d’albums non encore disponibles dans le commerce… Et puis bien sûr, une série de concerts étalés sur une semaine. En voici un choix de cinq, qui devraient valoir le détour.

TEXTE LAURENT HOEBRECHTS