Ithaka ***1/2

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“La torture est un outil pour avertir les autres. Elle est plus efficace quand elle est infligée en public.” Ces propos de Nils Melzer, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, résument assez bien le sort réservé à Julian Assange. Informaticien et cybermilitant australien, Assange a créé Wikileaks en 2006. Pour révéler au public des informations importantes tout en protégeant les journalistes et les lanceurs d’alerte, Wikileaks a ouvert une Dropbox anonyme qui permettait de charger des documents tout en dissimulant son identité. En février 2010, Wikileaks recevait plus de 700 000 documents exposant des crimes de guerre en Irak. En juillet, il commençait à les publier avec ses partenaires: le Guardian, le New York Times, Der Spiegel… Ce sont ces publications pour lesquelles Assange est poursuivi. Mais le documentaire de Ben Lawrence, tourné sur deux ans à travers le Royaume-Uni, l’Europe et les États-Unis, ne raconte pas tant Julian que le combat de ceux qui veulent le faire libérer. Son épouse Stella Moris, une avocate internationale de premier plan (présente lors de la projection à Millenium) qui a défendu son cas avant de l’épouser et de devenir la mère de ses enfants. Et son père, John Shipton, un retraité australien de 76 ans, qui plaide sa cause au Conseil de l’Europe et chez les Américains. Ce faisant, il questionne la liberté (et la qualité) de la presse à travers le monde et égratigne des autorités qui sont parvenues à intimider tous ceux qui auraient l’idée saugrenue de dévoiler leurs secrets.

Documentaire de Ben Lawrence. Le 31/03 à 19 h, au Vendôme.

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