Into the blue – Blue Note Records: Beyond the notes

© DR

Depuis quelques années maintenant, emmené par BadBadNotGood et Kamasi Washington aux États-Unis, Shabaka Hutchings en Angleterre, le jazz est redevenu à la mode. Il s’est transformé, a été embrassé par la jeunesse et invité par les plus grands festivals. Blue Note, qui fêtait l’an dernier son 80e anniversaire, reste sans nul doute le label le plus emblématique et légendaire de son Histoire. Thelonious Monk, Miles Davis, Sonny Rollins, John Coltrane, Lee Morgan… Les uns après les autres, les musiciens de la maison new-yorkaise ont révolutionné le genre avec une musique libre, originale et empreinte de conscience sociale.

« Ces artistes ont reflété leur époque et ce qui s’y passait. Quand je mets un de leurs disques, je suis transporté dans une certaine période, une certaine émotion, une certaine compréhension du monde », commente le saxophoniste Marcus Strickland. Robert Glasper évoque lui la pression: « Tous les grands pianistes ont enregistré sur ce label. J’essaie de ne pas y penser et de faire mon truc. Ils peuvent être si intimidants.  »

Après Harry Dean Stanton Partly Fiction, un portrait de l’acteur américain tourné dans son salon où David Lynch, Debbie Harry et Sam Shepard passaient boire un verre, Sophie Huber se penche sur un mythe. Une institution. L’histoire de Blue Note, c’est d’abord celle d’Alfred Lion et du photographe Francis Wolff, qui ont fui la persécution des Juifs dans l’Allemagne nazie et ont lancé le label à New York dès 1939. C’est celle aussi des artistes qu’ils ont encouragés à repousser leurs limites, à rechercher des modes d’expression sans compromis. Lion et Wolff étaient blancs, ne jouaient d’aucun instrument et avaient un accent allemand mais ils étaient des leurs. Ce sont d’ailleurs les splendides photos en noir et blanc du deuxième qui rythment visuellement la construction de Beyond the Notes. En une heure et demie, alimenté par ses artistes d’hier et d’aujourd’hui, l’ingénieur du son Rudy Van Gelder, des archives audio de ses fondateurs, de Coltrane et même la voix de Kendrick Lamar, le docu raconte la petite maison des débuts, le studio aux allures d’église, la création du hard bop… Mais aussi son influence sur le hip-hop. L’histoire de Us3 qui élaborait sa musique à partir de samples du label et celle de Norah Jones qui l’a remis sur le devant de la scène. Le tout sans oublier sa dimension esthétique et la création de ses pochettes si facilement identifiables. Montez à bord du Blue train…

Documentaire de Sophie Huber.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content