19.50BE 1 HUMOUR (EN CLAIR) zzzz

D’un côté, il y a Jean-Marie Bigard, son « lâcher de salopes », sa braguette récalcitrante (on va dire ça comme ça), ses blagues cassoulet. De l’autre, il y a le collectif du Jamel Comedy Club, son casting bigarré, ses vannes qui rebondissent les unes contre les autres comme une balle de basket sur le bitume des cités. Point commun: ils sont probablement les comiques français de stand-up les plus connus actuellement. C’est tout. L’humour du Jamel Comedy Club est à celui de Bigard ce que le Pepsi est à la soupe aux choux. Même discipline, autre combat. Formé autour de la personnalité de Jamel Debbouze quand celui-ci a décidé de mettre sa notoriété et son énergie au service des « petits jeunes », le Jamel Comedy Club est aussi le nom d’une émission de télé proposée sur Canal+ chaque été depuis 2006. Celui-ci sera quelque peu chamboulé: en lieu et place du traditionnel show comique, c’est une série entre docu et fiction qui vient squatter les grilles estivales de la chaîne. Série qui s’attache à dévoiler les coulisses de la tournée des humoristes blacks-blancs-beurs (avec escale au Cirque Royal de Bruxelles fin mai) qui défendent leurs sketchs quelques minutes avant de céder leur place à d’autres.

ÇA FLINGUE!

Attention: dans Inside Jamel Comedy Club tout est archi-faux et mis en scène. Et vu qu’à la fois tout est vrai, chacun en prend pour son grade. Les Arabes, les Juifs, les Noirs, les handicapés, les femmes… Dans ces 5 fois 26 minutes, les humoristes (tantôt filmés dans leur biotope naturel – les planches, le bus de tournée… – tantôt interrogés sur le mode « confession ») tirent à vue et font souvent mouche. « Je sais très bien que tout le monde est amoureux de moi », confie Amelle, jolie beurette. « C’est la première fois en France qu’une comique est belle! », ose-t-elle. Blanche, l’une des deux autres nanas de la troupe, se présente comme une fille facile et volage: « Moi, avant, j’étais éducatrice de banlieue et j’avais tendance à coucher avec les jeunes. Ça a foutu une ambiance de merde dans le quartier! » Fabrice (Eboué) se la joue sexiste ( « La plupart des femmes n’ont pas le mécanisme intellectuel nécessaire à l’écriture de la vanne! ») et raciste. D’autres se font passer pour de gros fayots auprès d’un Jamel odieux qui maintient ses ouailles dans la précarité. Tous font preuve d’un sacré talent d’écriture et de comédie, qui les hisse définitivement au rang d’artistes. Leur succès a inspiré des Belges, qui se produisent en bande sous le nom des Kings of Comedy. Alexis, Kody, Alex, James (Deano, qui s’essaie au stand-up avec un indéniable panache) et les autres ont déjà commis une soirée mémorable à Bruxelles. A suivre…

Myriam Leroy

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