Sur son nouvel album intitulé Sexuality, le Français se la joue latin lover barré. Je t’aime? Moi non plus…

Comment prendre un disque pareil? Sur Sexuality, Sébastien Tellier donne sa version d’une musique sexuelle. Pour ce faire, il convoque notamment Daft Punk, Serge Gainsbourg ou les Beach Boys. Résultat? A la fois grotesque et génial.  » C’est assez simple d’aligner des notes tristes ou des notes intelligentes, explique-t-il . Par contre, des notes qui puissent, soit exciter, soit à tout le moins ne pas gêner pendant l’étreinte amoureuse, c’est plus dur à trouver. Ce n’est pas pour rien que James Brown, Prince, Marvin Gaye… sont des grands génies de la musique. »

Après avoir évoqué la famille ( L’incroyable vérité), et la politique ( Politics), Sébastien Tellier se focalise donc sur le sexe. Comme s’il ne pouvait se passer de concept sur lequel délirer.  » La musique pour la musique, cela n’a pas d’utilité, c’est trop stérile, analyse-t-il. Cela doit forcément porter une idée. C’est comme un tableau de Picasso: même quand ça ne veut rien dire, ça porte quelque chose de fort. De toute façon, les plus grandes idées sont toujours celles qui ne portent pas de nom. » On lui fait remarquer que dans ce cas-ci, les intentions de l’album sont plutôt explicites.  » De fait. Mais en matière de sexualité, il faut avoir confiance en soi. Même si on est secret par moment pour faire monter le plaisir, il ne faut pas faire un album de petit gentillet qui ne s’assume pas. J’ai toujours été très tendu, paranoïaque à fond. Notamment parce que, plus jeune, j’ai pris trop de drogues: ça m’a complètement bousillé le cerveau, même si c’était avec plaisir. Comme j’ai voulu faire un album sexuel, j’ai dû me forcer à changer pour devenir quelqu’un de plus ouvert. Je ne pouvais pas faire un album sexuel avec les doigts crispés sur le clavier. J’ai donc dû m’obliger à me sentir bien en fait » (rires). Le sexe au centre de tout, y compris de la vie politique ( « En France, aujourd’hui, on est servi. . . ») ou de la musique. « En même temps, mon rêve n’est pas de devenir une rock star, mais de créer un Etat dans l’Etat, conclut-il . Un peu comme a pu le faire Fela Kuti à Lagos. Une sorte de secte bienveillante, où les gens considéreraient comme moi que l’intelligence sert au bien-être et pas à autre chose. » Bienvenue dans Tellierland…

L.H.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content