Futurs parfaits

Un homme qui rit pendant quinze jours et meurt, des frères et soeur qui achètent une voiture, un assassin qui prend la place d’un comédien et vice-versa, un expert en argenterie qui se ramasse à la petite cuillère, un fils prodigue qui revient auprès de sa fratrie et du château familial en ruines, un mari trompé qui se prend désormais pour l’amant mort, un frère encore sur les traces d’un autre mystérieusement assassiné dans un village fantôme aux allures de western… Véronique Bizot « filme » des courts métrages qui ont l’ébauche de grands films, dans une phrase longue, en cinémascope, mais précise, rythmée, en un seul plan, et bien sûr très imagée. Ses nouvelles sont de petits films anglais, ou du moins anglophiles, sertis d’un humour corrosif, à la marge de l’étrange et du fantastique, dans une ambiance très Chien des Baskerville, avant que Holmes ne s’en mêle. Chez elle, et au-delà des personnages, les endroits (un château, une maison dans les bois…) ou les objets (des tickets, une voiture, un tableau…) n’ont pas qu’un rôle de figurant: ils incarnent une sorte d’esprit des lieux. Une suite d’histoires de l’intime au-delà des apparences bourgeoises, d’histoires de secrets -de famille notamment-, de vieilles blessures qui refont surface.

de Véronique Bizot, éditions Actes Sud, 148 pages.

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