Fight the powers!

Ariadi Potenza © © Ernesto Artillo for The Airport Society
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Pour sa nouvelle édition, la quinzième du genre, Nuit Blanche, cet événement caféiné qui tient Bruxelles en haleine entre 19 et 3 heures du matin à raison d’une programmation nocturne par an, n’a pas laissé son implantation au hasard. En s’installant dans le quartier des Libertés et surtout autour du Parc de Bruxelles, un périmètre connu pour son ADN décisionnaire, l’événement a opté pour un credo en prise directe sur une actualité travaillée par les notions de domination et de résistance. Résumée par le slogan « Power Games« , la thématique se penche sur les multiples expressions du pouvoir, qu’il s’agisse de la sphère privée ou du politique. Le tout au travers de la sélection d’une vingtaine d’installations, de projections multimédia et de performances rendant compte de l’effervescence de la création contemporaine. Occupant des lieux habituellement fermés ou abandonnés, des espaces périphériques ou encore des endroits prestigieux relevant du patrimoine historique, Nuit Blanche est également une belle occasion de se réapproprier la ville. Parmi les différents temps forts qui scanderont la manifestation, plusieurs sont à ne pas manquer. Ainsi de Mutumia, une formidable installation multi-sensorielle repérée à la Biennale de Venise qui prend place au Vaux-Hall (Parc de Bruxelles). On doit celle-ci à l’artiste kenyane Phoebe Boswell qui a orchestré une rencontre entre dessin et technologie sur fond de résistance féminine à l’oppression. À l’ISIB, l’Institut Supérieur Industriel de Bruxelles, on pointe Les Disciplines du rectangle, une installation interactive qui se situe au croisement du jeu vidéo et de la danse contemporaine. Le pitch? Un environnement digital qui matérialise la question de la norme à l’heure du numérique: le visiteur est amené à se contorsionner pour rester dans le cadre d’un rectangle virtuel sans en toucher les extrémités. Bien sûr, le philosophe Michel Foucault et sa mise en question radicale des normes n’est pas loin. Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Mathieu Zurstrassen opère une percutante prise de conscience autour du rejet de gaz carbonique. À la faveur d’un dispositif aux contours industriels à travers lequel les visiteurs sont amenés à inhaler des fumées, le plasticien belge rend concret l’incessant mécanisme des émissions générées par les cinq nations aux PIB les plus élevés du monde. Suffocant.

Nuit Blanche: le 07/10, dès 19 h. www.nuitblanche.brussels Pour ne rien rater du programme, téléchargez l’application What’s next sur le site de l’événement.

Michel Verlinden

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