En haut de l’affiche

En attendant qu’une carrière de scénariste s’ouvre à lui, Vincent place des produits ménagers en duo avec Paillard, commercial chevronné et graveleux. À la séduisante Noémie, rencontrée à la faveur d’un rendez-vous Tinder, Vincent préfère se présenter sous les traits d’un critique d’art freelance. Suite à une cascade de quiproquos, les trois compères seront réunis autour d’un projet de film où il leur faudra apprendre à composer avec leurs aspirations. Pour son premier roman, l’avocat Fabrice Châtelain choisit de broder une satire de l’art contemporain et des affres inhérentes à son commerce. On est loin du séduisant et profond Malakoff de Gregory Buchert paru ces jours-ci. Entre booty shake, cigarette électronique, grapheur mondain et trottinette, la farce se veut aussi contemporaine qu’allègre. Si quelques saillies prêtent à sourire, on demeure réservé sur l’emploi ininterrompu de guillemets censés apporter une touche de distanciation pour « faire bouger les choses », « foutre la merde », ou saisir une opportunité de « ouf ». Si la galerie de portraits s’égosille dans la caricature (producteur libidineux et tyrannique, starlette de téléréalité), gageons que l’humour de situation trouvera son public. Bref, « sa portée politique semblait mal comprise et les retours n’étaient pas unanimes ».

De Fabrice Châtelain, éditions Intervalles, 224 pages.

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